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ANALYSE DE LA GUERRE SACRÉE.
ils sont sur des chars ornés de pierres précieuses, leurs habits sont de
toile et de soie, un parfum délicieux les entoure—
108, L’armée fait halte à Kourouk Setra; un retranchement d’une
très-grande force est construit, un palais est bientôt élevé, on invite
la veuve de Pandou, aussi-tôt qu’elle arrive, à y entrer....
109. Alors tous les Pandawa avec Kresna le premier et le plus
puissant, agitent là question de savoir quel sera leur senadipa, (général
en chef,) parmi ceux qui connaissent le mieux les positions militaires,
et qui savent le mieux distribuer une armée.
11 o. Derma Maja s’adresse à Kresna et aux chefs, il leur dit : « il
» n’y a que sept braves dans cette multitude, qui soient capables de
» commander l’armée quiest de 700 millions de combattans, le premier
» de tous est Soeta, habile dans la direction des soldats. »
Mesure Souandana.
n i . Tandis que les Pandita nommaient des chefs à leur armée, le
roi de Kourawa tenait (à Astina) un conseil de guerre, il avait appris
que l’ennemi était à Kourouk Setra, ( dans la plaine de Kourou. ) Il
en avait été informé par Aria JYidoura.
lia Alors le prince de la ville de la carcasse d’éléphant ( Astina ainsi
nommée du mot Asti, éléphant,) et tous les Kourawa se mirent en
marche, leur bruit rassemblait à celui des vagues de la mer, ils
construisent un fort , près de la plaine qu’occupe l’ennemi.
n 3. Aria Bisma est nommé chef des batailles; élevé au-dessus
des autres, il est chargé de fleurs': de toute part la multitude fait
retentir des acclamations qu’accompagnent la musique des gongs et
des couchs.
114. Tous les princes et les chefs sont admis à un repas, des provisions
sont distribuées à la troupe et aux serviteurs. La longueur de la
ligne était de douze million cent mille. Les soldats pressés s étendent
depuis les montagnes jusqu’aux forêts.
115. Ils se mettent en mouvement vers l’Ouest. Us arrivent dans
ANALYSÉ DE LA GUERRE SACRÉE. 3l 3
la plaine ennemie, au bruit des couchs, les guerriers animés par les
sons de ces instrumens, montrent par leurs actions et par leurs gestes,
l’impatience d’engager le combat.
116. Us se forment en bataille.....
1 1 " Revenons parmi les Pandawa; ils s’avancent vers 1 Est, au-devant
de la ligne des Kourawa; sur le front des deux armées, brandissent
les armes et s’élève un bruit sourd.
118. Les plus braves paraissent être au front des Pandawa, les seules
personnes qui n e doivent point combattre sont les musiciens et les
porte-drapeaux. Les cavaliers du front se cabrent, ils manoeuvrent
avec agilité, font brandir leurs armes.
119. Tout-à-coup les deux armées s’élancent avec fureur l’une contre
l’autre, le rugissement des éléphans, le hennissement des coursiers, le
battement des gongs, les acclamations des troupes s’élèvent dans l’air
tout entier et le remplissent. La terre tremble du bruit tumultueux de
la guerre.
120. Alors Prawara Bisma développe ses troupes à l'image de la mer
et des montagnes ; les chefs d’Astina ressemblent à des tours et à des
rochers immobiles, les guerriers étendus sur la ligne sont les vagues
de la mer......
122. L’esprit d’Arjouna à la vue des ennemis, était agité par la joie
et la douleur, par l’amour et la compassion, ils étaient de sa famillè,
plusieurs étaient les enfans de son père et de sa mère, le plus jeune
et le plus âgé des frères de son pere était parmi eux.
123. Aussi-tôt il s’adresse au divin Kresna, le supplie d’empêcher
la bataille, il est aflligé à la vue des Kourawa, mais Janardana invite
le dieu à donner le signal de la bataille, parce qu il est honteux a des
hommes de se retirer à l’heure du combat—
128. Le nombre des chefs montés sur des éléphans était de mille
millions, ceux qui les accompagnaient de dix et un mille billions ,
les cavaliers étaient au nombre da/i billion, ceux qui les suivaient de
dix billions.