4 CHAPITRE I ,
LesBougis (troisième variété) ressemblent beaucoup aux Malais par
leurs goûts et leurs habitudes : ils ont mieux conserve' leur caractère primitif,
parce que les missionnaires mahome'tans de l’Arabie, n’ont pénétré
chez eux qu’en petit nombre. Ils formèrent autrefois un empire à Goûab
ouMengkasar (Macassar ), ils étendirent leurs conquêtes jusques dans la
presqu’île de Malacca; ils envoyèrent des colonies à Bornéo et dans
d’autres îles.
Nous pouvons conclure de toutes ces observations et de plusieurs faits
qui ne sont pas consignés ici, que la civilisation est très-ancienne dans
l’archipel indien; qu’elle y est peut-être plus ancienne qu’en Europe; que
ces contrées ont été bouleversée comme les nôtres par l’ambition des
conquérans et par de grandes révolutions politiques; que des empires
puissants s’y sont formés sur plusieurs points à diverses époques et
qu’ils ont été détruits ; enfin que plusieurs religions s’y sont succédées. Les
ruines magnifiques d’une antiquité incontestablement très-reculée qu’on
a découvertes dans les plus belles provinces de Java et de Sumatra, les
traces d’un ancien langage maintenant hors de l’usage du peuple, les
restes de plusieurs institutions dont les habitans ne peuvent donner
d’explications, sont autant de preuves de ces vérités. L’intolérance musulmane
a fait détruire la plupart des monumens écrits.
Après avoir fait Connaître succinctement les variétés des individus
de la race tannée, nous allons donner quelques notions sur une autre
espèce d’hommes qui en est totalement distincte.
Cette seconde race est de couleur noire : elle est inférieure aux nègres
de l’Afrique : elle est appelée vulgairement Papous du motpua-pua qui
signifie brun foncé. La hauteur moyenne des individus est de quatre
pieds et demi. MrEverardHome décrit ainsi un jeune Papou bien conformé
que Mr Rafïles amena en Europe. « Sa peau est plus transparente que
» celle des nègres. Ses cheveux laineux et roulés en spirale sont distribués
» en petits paquets, comme les soies d’une brosse d’habit. Le front est
» très-élevé, le nez proéminent ainsi que la lèvre supérieure. Leur com-
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» plexion est frêle, on ne peut attribuer la petitesse de leur taille et
» leur infériorité physique au manque de nourriture. »
Cette race se trouve à Andaman et à Nicobar. Dans cette dernière
île les femmes n’ont point de sourcils.
La race des Papous habite toute la nouvelle Guinée. On assure que dans
l’intérieur de cette grande île, l’une des plus vastes du globe, il y a une
espèce d’hommes plus robustes et mieux en rapport avec la conformation
des Européens, mais Mr Rafïles ni Mr Crawfurd n’en ayant vu aucun
individu, nous n’avons pas osé nous appuyer du témoignage des autres
voyageurs.
Selon Mr Crawfurd, cette race de couleur noire ne peut provenir des
nègres de l’Afrique, il y a entr’eux presqu’autant de différences qu’entre
les Européens et les Malais. On ne peut se rendre compte comment
une espèce d’hommes de couleur noire, se trouve séparée par individus
qui se rapprochent de la couleur blanche.
L’intelligence des Papous est très-bornée. Pour acquérir des individus
de cette race qui servent aux fonctions qui exigent le moins de capacités,
on les poursuit à la chasse comme de vils animaux.
On a dit pendant le siècle dernier qu’il y a de l’analogie entre le
langage des Papous et celui des nègres Madagascar. Les observations
les plus exactes ont fait reconnaître que cette assertion est fausse; ce
rapprochement n’existe qu’entre les Malais et les Madécasses. Nous ajouterons
que les Papous ont entr’eux plusieurs langues qui paraissent
provenir de racines tellement différentes qu’elles n’ont entr elles aucune
affinité,
Après avoir fait connaître les races d’hommes qui habitent l’archipel
indien, nous indiquerons succinctement leurs maladies et le moyen d’en
prévenir quelques unes. Nos observations concerneront principalement
l’île de Java qui est la mieux connue.
La constitution physique de ces peuples est parfaitement en rapport
avec le climat. L’immense population de ces contrées en 'est la meilleure
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