
3 5 6 CHAPITRE I I I ,
informe du sort de son messager, alla trouver la jeune Tresna Wati,
mais elle refusa de le recevoir, parce qu’il n’avait pas satisfait à sa
promesse. Gourou non obstant ce refus voulut l’embrasser. Elle fit
résistance, Gourou agit avec tant de rudesse et de violence qu’elle
expira dans ses bras« Alors Gourou envoya prier Kanekapoutra de
porter le corps de Tresna Wati à Mendang Kamoulan, de l’y enterrer
dans le bois appelé' Kentring Kendayana, qu’il fit préparer dans cette
intention.
Le corps ayant été enterré, un cocotier sortit de sa tê te des
plantains sortirent de ses mains, diverses espèces de riz sortirent de
ses dents. Le corps était sous la garde de Raden Jaka. (Telle est
l’origine de ces utiles végétaux.)
Sang Yang Pretanjala, le dieu du nord-ouest, inquiet de savoir où
était Wisnou, s’éleva dans les airs, regarda au loin et voyant du riz
qui croissait sur le corps, il prit la forme d’un oiseau et commença à le
manger. Raden Jakâ jeta une pierre qui effraya l’oiseau. Kala Gamalang
(le porc) ayant appris que le corps de la jeune princesse était en
cet endroit, commença à manger ce qu’il y avait aux environs jusqu’à
ce que Wisnou s’en étant aperçu, changea ses armes en troncs pointus
de bambou qui blessèrent tellement le porc que celui-ci était couvert
de sang.
Les oiseaux qui vinrent manger le riz et qui furent effrayés par le gardien
, se réfugièrent sur un arbre, qui depuis ce tems fut appelé Areri (c’est-
à-dire place du refuge. ) Raden Jaka Pouring ordonna aux protecteurs
du riz d’aller vers l’arbre, et d’en couper les branches. Le suc qui
sortit de l’arbre pendant cette opération fut trouvé fort doux et propre
à faire du sucre. (La découverte de cette denrée délicieuse se fit de
la manière que nous venons d’indiquer. )
Quelques gouttes de sucre liquide ayant été présentées à Wisnou,
celui-ci ordonna que la liqueur fût portée à Kanekapoutra par Gourou.
Lorsque Kanekapoutra eut ouvert les chaumes creux du bambou
TRADUCTION DU MANEK MAYA. 3 3 7
qui les contenait , une liqueur fermentée en sortit et lui sauta au visage,
il en mit quelques gouttes sur ses lèvres, et but avec délice..........
(Cette allégorie désigne la découverte du vin de palmier.)................
Parmi les enfans de Poutout Jenanda, le premier avait la forme
d’un rat blanc, de la grosseur d’un chien, et était appelé Tikous Jenanda>
il était suivi par beaucoup de poursuivans. Le second avait la forme
d’un porc, et était appelé Demaloung, il avait mille poursuivans. Le
troisième avait une forme semblable au Koutila, il avait beaucoup de
poursuivans. Le quatrième semblable à un buffle, était appelé Maita
Danou. Le cinquième et le sixième appelés Kala Semig’gi et Kala
Mousti, ressemblaient à un taureau et à une vache. Le dernier était
Oujang, il ressemblait à un petit daim, un autre appelé Kiiymdi,
ressemblait à un cerf et un autre à une tortue de terre et de mer.
Tous ces enfans manquaient de nourriture et fatiguaient leurs
parens par leurs plaintes continuelles. Le père les emmena avec lui
à Mendang Kamoulan, où il y avait une grande abondance de vivres
de toute espèce, et leur défendit de rien prendre sans lui en avoir
demandé la permission. Tous les enfans répondirent qu’ils obéiraient,
ils se mirent en route et arrivèrent à Mendang Kamoulan vers le
milieu de la nuit, ils avaient une grande faim et se jetèrent sur toutes
les choses qu’ils trouvèrent. Les personnes qui gardaient le riz,
ayant entendu le bruit qu’ils faisaient, en recherchèrent la cause.
Un d’entr’eux vint en tenant une torche d’une main et un grand
couteau de l’autre. Le porc se présenta à ses regards, il chercha à
lui couper la tête, mais ce fut inutilement, cet animal était invulnérable.
Lorsque Jourou Sawa trouva qu’il ne pouvait pourfendre
le porc, il appela tous les autres gardiens, ses compagnons, ils commencèrent
à attaquer l’animal immonde, leurs torches allumées
répandaient un éclat aussi brillant que le jour. Ils ne purent atteindre
le porc et ils envoyèrent Raden Jaka Pouring pour en informer le
prince de Mendang Kamoulan. Ce monarque donna l’ordre que tout