
d'indienne, espèce de jupe plus ample que lé sarong et en un Sabuk
de soie ou d’indienne ( voyez fîg. 3) qui ressemble à une veste. Est-on
dans la maison P on porte une simarre qui descend jusqu’aux genoux.
Un chef de province, un noble veut-il sortir ? il se revêt d’un Sikapan
de soie ou de velours borde' de dentelles et semblable aux jaquettes de
Frise qu’on portait il y a deux siècles; cette mode s’est probablement
introduite à Java lors de la conquête de Jacatra par nos ancêtres. Sous
le Sikapan il y a une veste blanche boutonnée jusqu’au collet et
remplaçant la chemise des Européens. Faut-il sortir ou s’exposer au
soleil ? on porte sur la tête un large morceau de drap ou de velours
façonné àpeu près comme les chapeaux des jokeys. — Dans les districts
occidentaux de Java, on porte un large chapeau semblable à un bassin
renversé, fabriqué de lanières de bambou peint et vernissé, ce chapeau
résiste également aux rayons du soleil et à la pluie.
Le costume des dames de la haute classe ne diffère essentiellement de
celui des femmes du peuple que par des étoffes plus précieuses, des
épeingles et des bagues en pierreries. Les nobles et leurs femmes portent
des sandales, des souliers ou des pantoufles. Dans quelques cantons,
les regents et les autres fonctionnaires portent des pantalons de nankin
avec des bottes et des épérons selon l’usage européen.
Les Javanais se laissent croître les cheveux dans toute leur longeur,
les Malais et les Bougis ont au contraire les cheveux courts. Les hommes
de la haute classe, les laissent flotter en boucles, cet usage est une marque
de bon ton.
Lorsqu’une femme paraît à la cour, ses cheveux doivent être ornés
de diamants et de fleurs : elle doit porter une ceinture de soie jaune dont
les extrémités sont rouges, cette ceinture est appelée Sembong.
Depuis que le Makota est perdu, ( on appelle ainsi la couronne d’or
de Majapahit, qui a disparu à l’époque du banissement de l’empereur
Mangkourat) le souverain porte un bonnet de velours dans les occasions
où il a des entrevues avec les autorités européennes.
HABILLEMENT. 65
Nous ne pouvons mieux faire connaître c.e qui constitue la beauté
et la parure des Javanaises qu’en traduisant quelques passages d’un
poëme composé avant l’introduction du mahométisme et par conséquent
antérieurement aux conquêtes des Européens. Cet extrait donnera une
idée de l’ancienne littérature de cette île, elle surpasse dans.ses hyperboles
toutes les exagérations orientales. Le poëte fait ainsi le portrait
de sa maîtresse.
», Son visage a l’éclat de la lune : la splendeur du soleil est éclipsée
» par sa présence, elle en a dérobé les rayons. Elle est tellement belle
» qu’on ne peut décrire sa beauté.
» Rien ne manque à sa taille, ses cheveux, lorsqu’ils ne sont pas
» attachés, tombent jusqu’à ses pieds en boucles noires ondoyantes.
» Ses sourcils sont comme deux feuilles de l’arbre appelé Iijibo; ses
» yeux sont e'teincelans, son nez est aquilin, ses dents sont noir,es,
» brillantes et bien rangées; ses lèvres sont delà couleur de l’écorce
» fraîche de Mangoustan ; (vermillon tirant sur le brun) ses joues ressem-
» blent à la forme du Douran (fruit arrondi. )
» Ses deux seins semblables à l’ivoire * sont parfaitement ronds et
» s’inclinent l’un vers l’autre.
» Ses bras sont comme un arc, ses doigts longs et flexibles, ressem-
» blent aux épines de la forêt, ses ongles sont des perles, sa peau est d’un
» jaune éblouissant, son pied est applati sur la terre, sa démarche
» est majestueuse comme celle de l’éléphant.
« Cette belle personne était parée d’un Chindi patola de couleur
» verte, entouré d’une ceinture d’or; à son doigt était une bague, pro-
» duction delà mer; ses boucles d’oreille étaient d’émeraudes enchâssées
» de rubis et de diamans; l’épeingle qui attache ses cheveux était d’or,
» un rubis enchâssé d’or et d’émeraudes la terminait. Son collier était
» formé de sept pierres précieuses ; elle était parfumée de manière à ce
» qu’il n’était pas possible de distinguer l’odeur d’aucun parfum. »
Nous ajouterons à ce portrait, la traduction d’un.passage du Jajra