
princes ou ministres, selon l ’usage, n’était composée que de deux re'gens;
3° parce qu’en informant de son ave'nement, il n’avait pas propose' le
renouvellement des traités; 4° parce que des lettres interceptées faisaient
connaître qu’il invitait le prince de Madura à se joindre à lu i, contre les
Hollandais qu’il voulait chasser de Java.
La Compagnie fit proposer à Pangeran Pugar, la cession de Demak,
Japara et Tagal, pour prix de son assistance. Pugar, craignant de
déplaire aux Hollandais en refusant de céder ces trois places, leur
offrit de payer tous les frais de la guerre. Ces propositions étant
acceptées, la Compagnie fit mettre en mouvement les troupes européennes,
le 18 mars 1704. Elles arrivèrent à Samarang au mois d’avril.
Le 19 juin le Pangeran Pugar fut reconnu souverain à Samarang
parles Hollandais, qui prirent aussitôt possession des districts de Demak,
Grabogan, Sisela et du territoire de Samarang jusqu’à Un’garang. Les
troupes de Mengkourat Mas furent forcées de se retirer vers Kerta
Soura.
Avant de se mettre en marche, les chefs hollandais traitèrent avec
Jaya Dennigral chef des troupes de Kerta Soura, et prirent possession
des portes fortifiées de Pedakpayang, Ung’arang et Salatiga. L ’ennemi
avait environ 40,000 hommes près de cette dernière place, alors Mengkourat
Mas s’enfuit de sa capitale après avoir fait étrangler le fils de
Pangeran Pugar. Son règne fut court, il était âgé de 34 ans, on lui
donnait le surnom de Pinchang, parce qu’il était boiteux.
Pangeran Pugar âgé de 56 ans, monta sur le trône de Java (1705.)
On l’appela Pakabouana.
Le 5 octobre 1705 ce prince fit un traité avec les Hollandais, l’article
1er confirmait tout ce qui avait été stipulé antérieurement et entr’autres
les traités de 1640 et 1677; l’art. 2 concédait à la Compagnie le district de
Jebang; art. 3 le Sousounan reconnaissait l’indépendance de Chéribon,
d’après le traité de 1680; art. 4 ^es territoires de Sumanap et Pama-
kasan passèrent sous la protection de la Compagnie ; l’art. 5 confirmait
la eession de Samarang et Kaligawe selon le tranfert de 1678. Les
ports de Torbaya et Toumoulak y étaient ajoutés, les droits de douane et
péage furent fixés. L’art. 7 autorise les Hollandais a établir des factoreries
dans quelles parties des états du Sousounan qu ils le voudraient, ils
seront réputés sujets de la Compagnie et francs de capitation aussi
long-tems que la Compagnie les emploiera; par l’art. 8, le prince promettait
d’approvisionner les Hollandais en riz au prix des mercuriales ;
par l’art. 9 , les ports macassarais, bougis et balians restaient fermés aux
sujets du Sousounan, selon l’acte précédent de 1677. Par l’art. 10, le
monopole de l’opium et du drap était conservé à la Compagnie et
à ses agents. Par l’art. 11, les prises faites par les croisières de la
Compagnie étaient vendues au profit dessaisissants; par lart. 12, les
sujets du Sousounan ne pouvaient trafiquer qu’avec des passeports de
la Compagnie à l’est à Bali etLumbok; au nord a Bornéo et Banjar-
massing; à l’ouest, à Bantam,Lampong, Jambi,Indragiri, JohoretMalacca,
excepté à l’est à Bouton, Timor, Bima etc etc, sous peine de confiscation
des navires et chargemens. Par l’art. i 3, plusieurs soldes de comptes dus
par le Sousounan, étaient acquittés, à condition que le présent traité
fût loyalement observé.
Le 11 du même mois (octobre 1705,) un autre traité fut rédige par
Mr Dewilde; le prince promettait de supporter l’entretien d’un détachement
de 200 hommes de troupes hollandaises pour sa sûreté, a
Kerta Soura, montant à i 3oo piastres d’Espagne par mois.
Après ce traité, Mengkourat Mas fut poursuivi de place en place
pendant deux ans. Enfin en 1708, il se rendit a un représentant de la
Compagnie appelé Knol, qui le reçut à Sourabaya, le 17 juillet et le
fit embarquer pour Batavia avec sa femme, ses concubines et ses
serviteurs. Lorsqu’il fut arrivé dans cette grande ville, on le conduisit
au château devant le gouverneur-général (Mr Van Hoorn ; ) le monarque
se prosterna à ses pieds, en lui présentant son Kris. Le gouverneur
lui rendit son Kris, le traita avec humanité et l’envoya à Ceylan. 32