
(Erjthrina Corallodendrum) et le Mangkoudou (Morinda Citri/olia.)
Nous avons déjà cité ce dernier. On forme les plantations dans des
parties défrichées de forêts, les plantes- ont deux pieds de hauteur,
leur'distance est de six pieds à Bencoolen, et de sept et demi à Pinang.
Chaque pied pousse horizontalement plusieurs rejettons autour du pied
piincipal; a Pinang on les détache de leur support, on les enterre dans
une fosse circulaire de dix-huit pouces de diamètre, le sommet de la
tige sort seul de la terre; cette opération se fait dans la saison humide,
d en résulte un nombre plus considérable de rejettons. L’on récolte
les fruits la troisième année, l’arbuste est en plein rapport, la 5« jusqu’à
la ge et détroit vers la 14e ; il dépérit totalement entre la 20e et la
3oe année de son existence, selon que la qualité du sol lui convient.
Lon fait sécher le fruit en l’étendant sur les nattes et en l'exposant
au soleil. On sait aujourd’hui que le poivre blanc n’est que la même
graine tres-mure, quona laissée dans de l’eau courante pendant huit
à dix jours.
11 paraît que le poivre prospère mieux à Bencoolen, que nous venons
d acquérir, qu’à Java; mais le manque de moyens de culture en
retarde la propagation. ' Une plante rapporte 6 >/. onces de poivre ; à
Pinang on en récolte une livre et demie, ce qui donne 1161 livres par
acre. Au Malabar il donne 7 */2 onces.
Le café est un article d’une culture très-étendue. La première plante
fut apportée d Arabie a Java en 1726, par le gouverneur-général Zwaar-
dekroon. Sa culture ne s’étend guères hors de l’ile de Java. Cette plante se
plait sur les montagnes, ainsi la qualité dépend du sol; le café des plaines
vient promptement en maturité, mais la graine est grosse, spongieuse
et peu aromatique. Sa meilleure exposition est dans les vallées des hautes
montagnes à trois ou quatre mille pieds au-dessus du niveau de la
mer. Une terre grasse, substantielle, mêlée de sable, lui convient ; la
plante souffre dans les terres argilleuses, ses feuilles au lieu d’être d’un
verd sombre, y deviennent jaunâtres.
SUITES DES PLANTES. I o 5
On le sème en couches épaisses, on le transplante aussitôt qu’il sort
de terre, chaque pied est séparé et abrité des rayons du soleil par
l’ombre du Dadap ( Eythrina Corallodendrum ) que l’on plante en
même tems. J’ignore comment cet usage qui n’est pas connu aux Antilles,
dans des climats semblables, est parvenu à Java. Je pense néanmoins
que l’ombrage du Dadap est plus nécessaire dans les plaines où le soleil a
plus d’ardeur, que sur les montagnes, pour conserver la saveur du fruit.
Il y a trois variétés du Dadap : savoir le Serap, le Dori et le Warou : on
préfère la première, parce qu’elle donne le plus d’ombre.
Avant l’époque de l’établissement du monopole du café, on le cultivait
dans les haies ; ses fruits produisaient d’aussi abondantes récoltes que
dans les plantations régulières. On ne l’élague point comme aux Antilles.
Le café donne une faible récolte la 3e année de sa plantation, il est
en plein rapport pendant la quatrième, il produit pendant vingt ans
sur les montagnes et pendant la moitié de ce tems dans les plaines. Des
fleurs de couleur blanche, chargent tellement l’arbuste à l’époque de
sa floraison, qu’il paraît couvert de neige. Un habitant des régions
septentrionales ressent un plaisir secret de retrouver sous la ligne,
l’aspect des champs et des bois de sa patrie, pendant l’hiver de
l’Europe.
On cueille les fruits l’un après l’autre, lorsqu’ils sont mûrs, des femmes
et des enfans font cette opération. Il y a deux manières de faire sécher
le café, on le met sur des claies, on fait un très-petit feu par-dessous
pendant la fraîcheur de la nuit et on le remue pour empêcher la
fermentation. L’autre manière consiste simplement à l’exposer à l’ardeur
du soleil. La première est préférable en ce que la saveur se conserve
mieux : c’est peut-être un procédé semblable à la première manière
qui a fait présumer aux voyageurs, que les Arabes jetaient de l’eau
bouillante sur la graine fraîche du café pour en empêcher la plantation
chez les étrangers.
Un arbuste de café produit une livre et demie à deux livres par an.