accidentellement par un pilote américain. Marc-Paul avait employé
trois mois pour faire un voyage à peu près de même longueur , il
mouilla probablement à Haïnan, Camboje, Champa, Kondour, Binten
et Sumatra
Le Grand-Khan, ajoute Marc-Paul, ne put soumettre ces îles (de
l’archipel indien) à causé de la longueur du voyage et des dangers de
la navigation. Or ce voyage pénible se fait ordinairement aujourd’hui
en i 5 jours. Ce prince voulait conquérir Bornéo et Java , la flotte
sortit d’un port de Fo-Kien, elle arriva à sa destination en 68 jours.
La première mention que les Chinois parurent à Ternate pour le
commerce des clous de giroflle, se trouve dans les annales de cette
île, sous le règne du roi Merhoum qui commença l’an i465 de l’ère
vulgaire. La femme du dernier monarque de la religion deBouddah, était
une chinoise, ainsi que le disent positivement ces annales. Le voyage
se faisait alors par Champa et Camboje, ainsi qu’on peut présumer
par ces mêmes annales.
Un littérateur chinois nommé Han Toko, habitant de Sourabaya, dans
l’île de Java, a dit à Mr Crawfurd qu’un ouvrage imprimé à Pékin sous
le règne de Kanhi, fait connaître que l’île de Jau-wa ou Baoua-oua appelée
autrefois Chapo, fut connue pour la première fois, sous le règne de
Lao-Gil-Jong qui parait etre Kau-tsou-vou-ti. de la dynastie des Song,
commençant l’an 420 de l’ere vulgaire. L’an 1292, qui correspond à la
i 3e de Koublaï-Khan, lut celle de l’expédition qu’il envoya pour
soumettre Java. Dans la 5e annee de Chiii-Sou de la dynastie des
Meng ( en 1874 de l’è. v. ) disent les historiens chinois, la partie
occidentale de Java fut conquise par le roi de la partie orientale. Ce
fait est prouvé par les annales javanaises ; la 16e année du même règne
( en 1385 ) ce prince envoya une ambassade à la Chine avec un perroquet
blanc ou cacatou, en présent.
Remarquons ici que les annales chinoises défigurent tellement les
noms étrangers quils sont à peine reconnaissables; ce défaut provient
' DU COMMERCE AVEC LES CHINOIS. 133
de l’imperfection de la prononciation chinoise. Par exemple ceux de Java
en parlant de la province de Tagal l’appellent Tak-kat, Che'ribon Cha-li-
boun ; Japara, Japla-la; Bornéo, Bourneri et Bounlai, Palembang
Kou-Kang; Banda, Bal-lans; Samarang, S amp alan ;. Ternati Kannati;
Macasser, Bang-Kaset.
Les Chinois méprisent le Commerce extérieur, le gouvernement le
tolère piusqu’il le protège ; ce peuple est en effet jaloux et peu ami des
étrangers, il se suffit à lui-même à cause de l’étendue de son territoire dans
une grande variété de climats. Le commerce dont les Chinois sont
le moins jaloux est celui de l’archipel indien. L’usage du gouvernement
chinois est de confier le commerce étranger dans les mains d’un petit
nombre de personnes qui se trouvent responsables. Ces personnes
paient un droit pour le privilège dont elles jouissent. Le port d’Emoy
ou Emuy ou plutôt Hiémen, dans la province de Fo-kien, est le
siège principal de ce commerce, les marchands responsables sont au
nombre de trois. Ils perçoivent six pour cent sur les exportations et
cinq pour cent sur les importations. Ils considèrent la monnaie comme
une marchandise. Ils prohibent l’exportation de tous lés articles inaltérables
et des métaux précieux, bruts ou travaillés, même sous la
forme d’ustensiles domestiques; les graines de toute espèce, la soie brute
et les l i v r e s c h in o is . Ils encouragent les importations des matériaux
bruts des denrées de toute espèce et des drogues, excepté celles qui ont
une qualité vénéneuse ; malgré leurs lois , la contrebande se fait facilement
chez les Chinois, aucune nation de la terre n’est peut-être plus vénale.
Tout le commerce étranger se fait par les provinces de Quantong et
de Fo-kien. Emoy est un port excellent.
Les vaisseaux chinois quoiqu’inférieurs aux nôtres, sont supérieurs
de beaucoup à ceux des autres peuples de l’Est (v. fig 22,) ceux qui
sont destinés aux voyages à l’étranger sont appelés Tchiou, dont
nous avons fait le mot Jonque. Celles qu’on emploie pour le cabotage .
des îles de l’Inde à la Chine, sont construites à Bangkok, dans la grande
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