
qui se trouvait alors aux Philippines, il achevait le premiervoyage autour
du monde.
Vers cette e'poque, les Portugais firent avec le roi de Sünda, | actuellement
appelé roi de : Bantam, un traité pour l’achat dé poivré.
Jean de Baros qui passa ensuite au service d’Espagne, nous a laissé
une description de l’île de Java; il nous apprend qu’elle était divisée
en deux contrées bien distinctes, 'celle de Sunda dans la partie occidentale,
et celle de ; Java dans la partie. orientale de l’île:'la côté,
ajoute-t-il, est partagée en plusieurs royaumes: dans l’intérieur, il y
a aussi plusieurs jchefs indépendans ; les. côtes furent visitées pour la
première fois par les Siamois , vers l’an 800 de l’ère vulgaire ; ils
allaient de Siam à Macassar et avaient fait naufrage à'Bali, d’où ils
furent transportés à Java. .
Le ilnsir d'acquérir des ¡épiceries était alors lé but de la cupidité des
Portugais; ils,les recherchaient-avec autant d’avidité que les Espagnols
cherchaient l’or en Amérique, car des épiceries se payaient én Europe
à des prix excessifs^ cette,époque. Les Portugais furent les dominateurs
de tous ces parages pendant environ quatre-vingt-dix ans.
Vers. r5g5 ; un négociant-hollandais appelé Hoütman était en prison
pour dettes à Lisbonne :' il avait appris le secret de la navigation et du
commerce des-Portugais dans les îles de la Sonde, car à cette-époque
il y avait peu de relations imprimées sur les:Indes et peu de moyens de
s’instruire ¡dans -la marine:-il proposa : à ses-compatriotes de Hollande
de leur découvrir cet important secret, si l’on voulait-payer sesrdettes.
Sa proposition fut acceptée à Amsterdam, Le premier voyage des Hollandais
aux -Indes-OrientaleSj'eut-lieu en l’année i 5g8. Hoütman’commandait
l’expédition: il fit voile vers Bantam dont le roi' était en guerre
avec les Portugais. Il lui offrit des secours qui aidèrent ce monarque-'à
les chasser. Hoütman obtint la permission de bâtir une factorerie à
Bautam même. Cet établissement .est le premier que les Hollandais
fondèrent, dans l'archipel-,indien. ’
Pp 1602, la compagnie des Indes fut instituée en Hollande.
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A l’exemple des Hollandais, la compagnie anglaise des Indes, que
la reine Élisabeth avait réorganisée sur un nouveau plan, en 1602,
envoya une flotte de quatre navires , commandée par le capitaine
Lancaster, qui arriva à Achéen dans l’île de Sumatra, et fit voile ensuite
pour Bantam, où les Anglais formèrent un établissement. ,
En 1610 Pierre Both, premier gouverneur général hollandais arriva
à Bantam; il reconnut que cette situation n’était pas favorable pour un
grand établissement permanent, il se transportaà Jacatra. En 1619 cette
place fut prise d’assaut et détruite; en 1621 (le 4 mars) il fonda une
ville qu’il nomma Batavia, près des ruines du Jacatra. Cette ville se
peupla en peu de tems et devint la capitale d’un empire nouveau. La
prospérité du commerce hollandais croissait annuellement. |
Ainsi trois nations européennes parurent successivement dans l’archipel
indien, les Portugais, les Hollandais et les Anglais : nous ne parlerons point
des Espagnols, parce qu’ils bornèrent leur ambition aux îles Philippines.
Les Portugais, maîtres de l’Inde entière pendant près d’un siècle commirent
beaucoup de fautes dans leur administration. Nous les jugeons
trop sévèrement aujourd’hui, nous ne faisons pas attention que l’Europe
faisait alors des efforts pour sortir de la barbarie du moyen âge. Les
H o l l a n d a i s qui dominèrent après eux,profitèrentdesleçonsdel’expérience,
et se conduisirent avec la plus grande sagesse, leurs établissemens qui
étaient faibles et précaires dans les premiers tems, ne cessèrent de
s’accroître, de se réunir, de se consolider et finirentpar former un empire.
Les Portugais montaient des navires énormes de 15oo à 1600 tonneaux,
cinq à six cents hommes en formaient l’équipage. Ces citadelles mobiles
étaient mal construites, il y avait de fréquens naufrages et des avaries
continuelles. La conquête des terres, et la propagation du christianisme
étaient les deux affaires principales, la colonisation n’était qu’une
affaire secondaire. Le gouvernement de Portugal s’épuisait en Europe
par l’envoi des navires, des approvisionnemens et des hommes : malgré
les vices de l’administration, les bénéfices des Portugais furent immenses