
VIII
mon Prince; fa i fait mes efforts pour remplir fidèlement ses intentions
dans les actes de l’autorité que je représentais, fai employé le pouvoir
qui m’était confié à faire le bien.
Je ne me sers point du langage fastidieux des épîtres dédicatoires
envers celui qui juge mes sentimens et ma sincérité, je me borne à supplier
Voire Altesse Royale d’agréer, etc.
Londres, le . . . 1817.
Avertissement de Mr. Crawfurd.
J’ai recueilli les matériaux de cet ouvrage pendant un séjour de
neuf années dans les contrées dont je fais la description. Je fus nommé
en 1808 aux fonctions d’employé de l’état major médical de l’ile appelée
Prince Wailes Island, pendant un séjour de trois années, j’y ai acquis
une telle connaissance du langage et des moeurs , que j’eus le bonheur
d’être remarqué de mon protecteur le feu comte de Minto; il m’employa
• à l’expédition dont la conquête de Java fut le résultat en 1811. J’ai habité
cette grande île pendant environ six années et j’y ai exercé lune des
principales places de l’administration civile. J’ai eu l’occasion de prendre,
des renseignemens exacts sur les habitans de ces contrées. J ai rempli
une mission politique aux îles de Bali et de Célèbes et j ai eu le moyen
de connaître les relations commerciales des peuples qui les habitent et
qui fréquentent l’île de Java.
Les dessins des antiquités furent exécutés par une personne née a Java,
ils ont le mérite de l’exactilude. La carte fut dressée et gravée avec le
plus grand soin par Mr John Walther employé a l’amirauté.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE DU TRADUCTEUR.
Le Gouvernement des Pays-Bas possède, à l'extrémité australe de l ’Asie, un
vaste empire où la nature a prodigué toutes ses richesses. Des Princes, des
Sultans, des Rois, et même un Empereur, y sont nos tributaires <et obéissent
à nos lois. Les îles de Java, de Sumatra et de Bornéo et leurs dépendances,
les îles Celèbes et les Moluques y constituent nos principales possessions.
Ces belles contrées-, appelées vulgairement Indês-Orientales ■, furent conquises
par les Hollandais sur les Portugais et les monarques indigènes; elles forent
soumises pendant deux siècles au monopole d’une compagnie. Batavia reçut
le nom de la mère patrie, cette ville peut rivaliser par ses édifices, par sa
splendeur et par son immense population avec les plus vastes cités du monde.
On y voit des hommes de presque toute sTes nations; la variété des
costumes, des langues et deS usages* y est infinie. Les riches scènes qui
attirent les étrangers à -Venise pendant le carnaval, sont l ’image dé cé
que l ’on voit en réalité à Batavia et le jour et la nuit, car les rues sont
continuellement couvertes d’habitans. Cette grande ville est devenue l ’entrepôt
d’un commerce qui étend ses ramifications depuis les États-Unis
d’Amérique jusques dans l ’Empire du Japon,
Toutes ces possessions éloignées étaient mal connues en Europe, lorsque
le cabinet de S1-James y envoya des troupes qui en firent la conquête pendant
l ’année 1811, peu de tems après qu’elles avaient été réunies à l’Empire
français. Mr, Raffles, doué de grands talens administratifs et littéraires fut
nommé lieutenant gouverneur de Java et de ses dépendances, sous les ordres
du gouverneur général anglais de Calcutta; entouré d’hommes instruits
et làborieux, tenant dans ses mains des pouvoirs aussi étendus que ceux du
souverain’, il se fit donner des renseignemens exacts sur l’île qu’il gouvernait
et qu’il parcourut souvent .dans tous les sens.
Son ouvrage fut publié à Londres en 1817, trois années après que les
possessions d’outremer des Hollandais eurent été restituées au Royaume des
Pays-Bas, par un traité subséquent à celui de Paris, Alors l ’Angleterre apprit
avec étonnement quelle était l ’importance de cette île, dont l ’étendue
territoriale approche des deux tiers de la Grande-Bretagne et qui renferme