
2 3 4 CHAPITRE X X X X I I ,
Kedou, après une 3* victoire il marcha sur Pakalong’an qu’il livra au
pillage, s’avança même une fois jusqu’aux portes de Solo; cette capitale
ne fut sauve'e que par la vénération des Javanais pour le canon appelé
Hiai Stomi, qu’on transporta sur l’Alun alun au-devant des rebelles qui
s enfuirent. ?
Enfin après plusieurs années de marches pénibles et de contremarches,
les Hollandais se prévalant de l’abdication du feu Sousounan,
écoutèrent les propositions de Mangkouboumi, un traité fut signé
a Ginganti, village voisin de Soura Kerta et pendant l’année i 7 5 5
de l’ere vulgaire, Mangkouboumi fut solennellement proclamé par
le gouverneur-général, sous le titre de sultan Amangkou Bouana ete..
Le sultan établit sa capitale à quelques milles de l’ancienne ville
de Matarem, à Yougya Kerta (Djocjo Caria,) où résident actuellement
les Sultans. Amangkou Bouàna mourut l’an 1718 de Java (1792 de
l’e. v.) Son fils lui succéda sous le titre à'Amangkou Bouana IJ ; il lut
déposé en 1812 par les Anglais, son fils Amangkou Bouana n i lui
succéda, et mourut en 1815 ; un enfant de neuf ans, son autre fils,
succéda sous le nom de sultan Amangkou Bouana IV.
Quant au Sousounan ou empereur, il continua de résider à Solo ; il
mourut l’an 1714 de Java (1788 de l’è. v.)
Nous terminerons ici l’histoire de Java. Les événemens qui se lient
a la révolution française, et les actes importais du gouvernement de
Daendels, tiendrppt un jour une place distinguée dans les annales de
1 Europe et des Indes; mais, selon les expressions d’un de nos meilleurs
historiens, (Mr Dewez, hist. de Liège T. 2. p. 3a8) les faits sont trop
récens et les opinions trop partagées.... Lorsque l'esprit de parti peut
n'être pas encore éteint, comment l’historien peut-il donner une juste
idée?.... L’exemple de Tacite nous autorise au silence. D’ailleurs nous
n avons que l’intention de faire connaître les ressources immenses que
notre industrieuse patrie peut retirer de noij établissemens d’outre-mer.
Si nous avons écarté les diatribes de MM. Baffles et Crawfurd, ce n’est
point pour entrer dans des discussions polémiques.
CHAPITRE XXXXIH.
Histoire des Malais, de Cèlêbes et de Ternate.
Le pays de Menang Kabao à Sumatra, entre les rivières de Palembang
ét de Siak, fut peuplé dès la plus haute antiquité, par des individus de
la race malaise ; une longue prospérité les répandit dans l’île entière.
^ Vers l’an 1160, de l’ère v. un de leurs chefs, qui se prétendait issu
d Alexandre le Grand, selon que nous l’avons dit antérieurement, appelé
Sri Touri Bouwana, vint s’établir à la tête d’une émigration à la presqu’île
opposée, dite Oujoung Tanah qui prit alors le nom de Tanah Malayou,
terre malaise. Les nouveaux habitans furent nommés Orang debawah
augin, (hommes de dessous le vent.)
Ces émigrés bâtirent la ville deSincapoura, et inspirèrent de la jalousie
aux princes de Majapahit. Sri Touri Bouwana mourut en 1208. Padouka
Pakaram Wira son successeur mourut en 1223. Sri Rama Wikaram
en 1236. Sri Maharaja en 1248. Iskander Shah, pressé par les troupes
de Majapahit, après 3 ans de guerre, se retira au Nord en 1252, et
alla fonder la ville qu’il appela Malacca, du nom d’un fruit (myro-
bolanum) qui se trouve en abondance dans les environs, il y mourut
en 1274. Sultan Magat, son successeur, régna 2 ans. En 1276, sultan
Mohammet Shah leur successeur, sè fit mahométan, il régna jusqu’en
1333, et étendit son empire sur la péninsule, sur plusieurs îles
adjacentes et sur Kampar et Àrou, pays situés à Sumatra.
Tels sont les détails historiques qui nous sont transmis sur le peuple
malais. Nous ignorons jusqu’à quel point on peut ajouter foi à leur
chronologie, parce que la ville de Majapahit n’était pas encore fondée
au i 3' siècle et que par conséquent il y a un anchronisme dans leurs
fastes.
L’histoire de Célèbes présente encore moins de certitude; les peuples
de cette île appelés les Bougis, n’ont connu l’usage du calendrier que