
CHAPITRE . XIII *
telles que les chapeaux et les bas, ils ont beaucoup de recherche dans
leur mise; un homme malpropre est presque ridicule.
Chaque classe d’habitans avait autrefois un costume particulier qu’il
ne lui était pas permis de modifier; il y avait des étoffés que les princes
de la famille royale pouvaient seuls porter; toutes ces lois somptuaires
commencent à tomber en désuétude dans nos provinces. Il n’y a de
distinction bien marquée que dans la manière de porter le kris.
Les femmes ont le soin tout entier de préparer ce qui concerne
l'habillement, la femme du souverain est aussi soumise à cet usage
que celle du dernier des paysans.
Un homme vante souvent la beauté des étoffes que ses femmes, ses
maîtresses ou ses filles lui ont préparées.
Nous ne décrirons point les variétés des costumes du peuple, qui pour
la plupart sont faits d’étoffes de coton, les planches qui sont jointes
à cet ouvrage les feront mieux connaître. Nous dirons seulement que
le Sarong, pièce d’étoffe qui ressemble à un sac sans fond et qui se
porte à l’instar du plaid des montagnards écossais, le Kolambi espèce
d’habit à manches courtes, le Kris, arme indispensable pour la défense
personnelle et surtout un mouchoir plié d’une maniéré particulière,
sont les parties principales de l’habillement d un Javanais des classés
inférieures, comme on peut le voir à la figure 2; leurs cheveux sont
tpurnés sur le sommet de .la tête et attachés par un peigne. Ce
mouchoir remplace le turban qui est prescrit par les lois de l’islamisme.
' Leurs femmes ont un costume fort simple, on peut en juger par la
figure 10. Elles ne portent point de mouchoir sur la tete , comme les
hommes ; leurs cheveux sont attachés derrière la tête à une épeingle
de corne de buffle ou de cuivre. Les hommes et les femmes portent
des bagues aux doigts.
L’usage de se noircir les dents est général dans tout 1 archipel indien,
on craint d’avoir des dents de chien, c’est ainsi qu’on appelle les dents
blanches. L’opération pour les noircir est douloureuse, elle consiste
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à enlever l’émail de la partie antérieure des dents, aux enfans de l’âge
de huit à neuf ans. L’usage du tabac, et du siri achève de les détruire.
Dans quelques îles, les dents sont limées ; à Sumatra, on les fait revêtir
d’or, à Bali et ailleurs, on les relève vers les oreilles, comme on le
voit aùx idoles dé Budli.
Les deux sexes font un fréquent usage de parfums, d’huilés aromatiques,
de poudre jaune et de poudre noire. La plupart de ces substances
contiennent du musc. On brûle de l’encens de benjoin et des gommes
odoriférantes dans les appartemens.
Les prêtres sont habillés en blanc et imitent le turban des Arabes.
Parmi les personnes de grande distinction, il y a deux espèces de
costume, celui de guerre et celui de cour, (voyez pl. i3et7) Trois
Iris font partie du costume militaire, le premier est acquis par l’officier
qui le porte , le second provient de ses ancêtres et le troisième lui a été
donné pàr le père de sa femme, au moment de son mariage; deux
de ces armes, sont placées aux deux cotes de la ceinture et la 3e. par
derrière. Un baudrier soutient une épée au côté gauche. Le pantalon
est appelé Chelana.
■ Dans le costume de cour, les épaules, les bras et tout le torse
jusqu’à la ceinture doivent être nuds. Un seul. kris est porté au cote
droit, une arme ou plutôt un instrument tranchant est porté au cote
gauche; cet instrument appelé Wedung a la forme d’un couteau; et
indique que la personne, qui le porte est prete a couper les arbres et
l’herbe lorsque son souverain l’ordonnera, le Kuluk est un bonnet introduit
par le sultan Pajang à l’imitation des Arabes, il est blanc ou d un
bleu clair, plusieurs chefs lorsqu’ils ne sont pas en grand costume, préfèrent
le velours hoir orné d’or. Toute la partie découverte du corps est
frottée de poudre blanche ou jaune brillante. Le souverain lui-meme suit
cet usage.
Les enfans du bas peuple sont nuds jusqu’à l’âge de six ans.
Le costume des hommes de la haute classe consiste en un Jarit,