
ne produit ni le poivre qui est abondañt dans la indivision, ni les
épiceries de la 3me, ni plusieurs espèces de fruits quine prospèrent point
au-delà du 10e parallèle. Le langage et les habitudes diffèrent beaucoup
de celles des quatre autres divisions.
On retrouve dans l’archipel indien le caractère générât de la zone
torride, c’est-à-dire l’excès de la chaleur et de 1’hqmidité et le plus grand
luxe de végétation. Le territoire est entre-coupé de montagnes, les principales
sont volcaniques ; les vents périodiques ont un caractère qu’on
ne retrouve point dans les autres groupes d’îles de la surface du globe ;
la navigation est facile; on trouve partout d’exeellens ancrages.
Les végétaux et les animaux diffèrent beaucoup de ceux du reste de
l’imivers. Les productions de la mer sont aussi variées, aussi abondantes
que les productions terrestres. Plusieurs nations vivent de la chasse, mais
il n’y a point de moyen de faire prospérer les troupeaux, parce que les
plaines sont dépourvues de pâturages et que les forêts sont d’un accès
difficile. Les émigrations se font par eau. Les barques et les canots
des insulaires remplacent le chameau, le cheval et le boeuf de l’Arabe
ou du Tartare. La mer est pour les îles asiatiques , ce que le. désert est
pour les habitans de l’Asie continentale, mais les insulaires de l’archipel
indien ne peuvent s’étendre hors de leur contrée, à cause de la différence
incompatible du climat et des habitudes avec les autres parties du monde.
Après avoir décrit succinctement l’archipel indien, il est essentiel
que nous donnions quelques détails sur ses relations commerciales
avec l’Europe.
Dans les tems les plus reculés, les Arabes y navigaient seuls; ils
transportaient les marchandises de l’Inde par la mer Rouge, dans la
Phénicie, dont la ville de Tyr était la principale -place : à l’époque de
la fondation d’Alexandrie le commerce se dirigea vers lTSgypte. Au
huitième siècle de l’ère vulgaire, la nouvelle ville de Bagdad attira par
le golfe persique et Bassora, le cours de la navigation commerciale :
Alexandrie déchut insensiblement, elle s’associa Venise, tandis que
Bagdad s’associa Constantinople, si je puis me*servir de cette expression.
La prise de Bagdad, au i3e sièle, par les Tartares, rendit quelque lustre
à Alexandrie, mais en 1498 Vasco de Gama, navigateur portugais;
doubla le cap de Bonne Espérance, une révolution subite, s’opéra
dans le commerce des deux Indes; ’Constantinople et Venise perdirent
leurs avantages.
Les Portugais sous les ordres de l’immortel Alphonse d’Albuquerque
visitèrent pour la première fois les parages de Java et de Sumatra pendant
l’année i 5 io . Ge grand‘capitaine conquit la ville de Malacca en i 5i i ; il
fit annoncer cet événement aux principales nations de l’archipel indien,
en les invitant de continuer leurs relations commerciales avec cette place
importante; il leur.promit sa protection et fit partir pour répandre cette
nouvelle, Antoine de Abriu avec trois navires que des marchands malais
et javanais accompagnèrent. Abriu se dirigea vers Java et les Moluques:
il débarqua au port d’Agaçai, que l’on croit être Grissée, à l’extrémité'
orientale de Java: il continua sa navigation Vers Amboine, la principale
des îles Moluques: il prit possession, au nom du roi de Portugal, de
toutes les contrées où il relâcha. Un de ses navires rfit naufrage au retour':
l’équipage se sauva à Banda; la cargaison consistant en doux de girofle,
noix muscades et macis , fut transporté à bord d’un bâtiment javanais
qui fit aussi naufrage, sur les côtés de Java. La cargaison fut sauvée une
seconde fois, et envoyée au gouverneur de Malacca.
Pendant les années ï 520 et 1621 Antoine de Britto commandant une
flotte de six navires, fut envoyé aux Moluques: il relâcha pendant dix-
sept jours à Agaçai, et fit reconnaître l’île de Madurà, par un de ses navires :
mais le capitaine qui le commandait eut-l’imprudence d’aller à terre sans
précaution, il fut fait prisonnier; le gouverneur d’Agaçai paya sa rançon.
Quatre autres bâtimens portugais arrivèrent aux Moluques près qu’au
moment où l’escadre de Britto y débarquait des troupes. LëS Portugais
y apprirent avec autant d’étonnement que de chagrin, l’arrivée de l’amiral
espagnol Fernand de Magellan, qui aVâit doublé le cap de Horn; et