
les souverains en ont huit ou dix. Quelques chefs ont un nombre considérable
d’enfans, le régent de Tuban en eut environ soixante-huit. Montesquieu
dit que dans certaines contrées de TOrient la proportion des
hommes aux femmes est comme dix est à un, cela ne se trouve pas
exact à Java; l’on peut voir par les tables de population que le nombre
des individus des deux sexes y est à peu près le même qu’en
Europe.
Des mariages se contractent souvent pour des enfans, et se célèbrent
à l'âge de puberté.
Le divorce est autorisé par la loi et par la coutume dans tout l’archipel
indien; on rencontre souvent des femmes de 3o ans qui ont divorcé
trois à quatre fois : lorsque Mr Crawfurd, était résident, une femme
se présenta dans ses bureaux, elle vivait avec son douzième mari. La
raison en est facile à expliquer. La nourriture est abondante à Java,
les femmes y sont laborieuses et bonnes ménagères, elles peuvent vivre
indépendantes. De là ce libertinage si commun parmi les Javanaises.
Le divorce s’accorde moyennant une somme de 20 dollars ( environ
100 francs) pour les personnes de la basse classe, et de 5o dollars
( ou a5o francs ) pour la classe supérieure.
Une veuve peut se remarier 3 mois et 10 jours après la mort de
son mari.
Les naissances sont célébrées par beaucoup de cérémonies; lorsqu’une
femme est enceinte de son premier enfant, il y a une fête ; après le
septième mois il y en a une seconde; quand le cordon ombilical tombe,
il y en a une troisième, c’est dans cette dernière que l’on donne le nom
à l’enfant; mais il n’y a point de cérémonie qui corresponde à notre
bapteme. Les personnes pieuses choisissent des noms arabes pour leurs
enfans, les Javanais n’ont point de nom de famille, mais seulement celui
qui leur a été donné lorsque le cordon ombilical est tombé : souvent le père
ou la mère prennent alors une dénomination nouvelle, si leur fils, par
exemple, s’appelle Aimable, le père prend le nom de père d’Aimable.
c h a p it r e x , 4 9
A l'âge de 8 à 12 ans se fait la cérémonie de la circoncision des mâles.
Les enterremens se font avec décence, sans cris et sans ostentation:
si un individu meurt pendant la nuit, il est enterré le lendemain; s’il
meurt pendant le jour, il est enterré avant le coucher du soleil. On
observe le rit musulman
Un simple cadre de bois, ou une motte de terre indique l’espace de
chaque tombe, rarement il y a une pierre ou une inscription : les cimetières
sont entourés de Sambaj a ( Plumieria Obtusa ) dont la verdure inspire la
vénération.
Les Chinois observent des cérémonies nombreuses, à leurs enterremens ;
leur cimetière aux environs de Batavia est d’une étendue immense; les
corps étant isolés et à peine recouverts de terre, répandent une odeur
infecte et insalubre. Envain le maréchal Daendels voulut remédier à
cet abus, les chefs chinois lui objectèrent les principes de leur religion :
des hommes qui se soumettent passivement à tout ce qu’on exige d’eux
sous le rapport de l’intérêt, menacèrent de se révolter pour .conserver
leurs usages et résistèrent ouvertement au gouverneur général, tant il
est vrai que la- superstition est plus forte que l’autorité suprême.
Parmi les cérémonies des enterremens chez les Kalangs, on a coutume
de briser une noix de coco; le lait est répandu sur la tombe, et une
partie de l’écaille est placée à la tête et l’autre aux pieds.
CHAPITRE X.
Repas3 Boissons, Tabac et Opium.
Les Indiens mettent peu d’usage dans les repas. Semblables aux
autres Orientaux, ils s’asseyent à terre et mangent sur des nattes. Ils se
lavent avant et après chaque repas. Ils prennent la nourriture avec
leurs doigts et la portent à la bouche. Leurs mets consistent en riz
dont on a exprimé l’eau, en poissons ou viandes que l’on a coupées