
tard, vers la fin du règne de Marc-Aurèle, les clous de girofle sont
désigne's pour la première fois comme article d’importation de l’Orient,
dans la fameuse loi du Digeste, qui indique spécialement les objets
importés à la douane d’Alexandrie d’Égypte.
La première mention de la Chersonèse d’or se trouve dans le Périple
de la mer Erythréenne, on ignore s’il désigne la côte de Malabar ou
la presqu’île de Malacca.
Ptolémée, qui écrivait dans le milieu du second siècle, est le premier
qui fasse connaître cet archipel. Il y a deux noms dans sa carte, qui
sont évidemment insulaires, Malajou Kolon et Jaba Diu. Le mot
Kolon est ajouté a Malayoü, et signifie Malais de l’est. Quant au mot
diu, il signifie île; Socotora diu-Socotra, était appellé Dioscorite par
Grecs.
La presqu ile de Malacca n’était pas civilisée au tems de Ptolémée,
il njr avait que des negres authropophages. Les Malais émigrèrent de
Sumatra pour Malacca vers l’année 1160 de notre ère, mille ans après
Ptolémée.
Quant au terme de Chersonèse d’or, il y a plus de mines de ce métal
à Sumatra et à Bornéo que dans l’Indostan.
Mr Crawfurd observant que le Périple ne parle point des clous de
girofle et qu’il en est question à la fin du règne de Marc-Aurèle,
présume que les habitans de l’Indostan qui faisaient le commerce
d’Alexandrie, connurent l’archipel indien entre l’année i63 et l’année
180. Observons qua cette même époque les Bramines persécutèrent
les adorateurs de Bouddha et que ceux-ci se répandirent daus les
îles.
Cosmas, qui écrivait vers l’année 547 , parle des îles de l’archipel
indien. Les expéditions du continent à ces îles, sortaient des ports
de Coromandel et principalement de ceux de la nation appelée Kalinga
ou Telinga, dont les Européens ont fait le mot Chouliah. Ils ont appris
des Arabes, qui eux-mêmes l’apprirent des Grecs, à prendre la hauteur
CHAPITRE X X V I , l 3 q
du soleil; leur boussole est plus parfaite que celle des Chinois. Ils
partent à la mousson du sud-ouest qui souffle depuis avril jusqu’en
octobre et retournent à la mousson du nord-est qui souffle pendant
les autres mois.
Les Indiens du continent qui font ce commerce, sont presque tous
mahome'tans, ils ne fréquentent guères que les parages occidentaux;
ils importent du sel, du tabac, des étoffes de coton et des perses.
Ils exportent du bétel, du damar, de l’ivoire, de l’aloës, du benjoin, des
clous de girofle, des noix muscades, du maci, du poivre noir et de
l’étain. On envoie annuellement des états Malais de la côte du sud-
ouest de la péninsule près de Siam, un nombre considérable d’éléphans,
dont la race est fort estimée.
CHAPITRE XXVI.
Du Commerce de VArabie.
Les Arabes formèrent dans les premiers tems le troisième chainon
du commerce de l’Inde, de sorte qu’il y avait jusqu’en occident 4
chaînons poùr les épiceries et cinq pour les soieries de Chine. Saba,
Hadramaut et Omen furent les stations des navigateurs de tous les âges
entre l’Egypte et l’Indostan. Des rapports authentiques constatent les
relations commerciales d’Omen, dans le golfe persique, avec la Chine.
Les Arabes convertirent â l’islamisme, lés peuples dAcheen en 1204 »
ceux de Malacca en 1478, les Javanais en la même année et ceux des
Moluques en i49^-
Il y trois époques bien distinctes pour le commerce des Arabes
.avec l’archipel indien, i° le neuvième siècle lorsque le califat était
dans sa splendeur à Bagdad; ce commerce.déclina avec ln puissance
des Abassides ; 20 il cessa dans le golfe persique lors de l’invasion des
Tartares sous Gengiskan. Il se transporta alors exclusivement vers