
que 9, ainsi l'avantage est de 45 pour cent en faveur de l'archipel
indien, le Malabar exporte annuellement 6ooo candies ou 28,800
pikols ou 3,84o,ooo livres brutes de poivre, la petite île de Penang
en exporte davantage. Les Européens exportent annuellement en Chine
20,56o pikols ou 2,74i,333 livres brutes et les jonques chinoises en
exportent 5,482,666 liv. Les Hollandais en envoient 3o,ooo livres au
Japon. Que l’on juge par cette esquisse combien l’exportation du poivre
est considérable, seulement dans l’Orient de l’Asie.
Le café est un article peu ancien dans le commerce de l’archipel
indien. La Hollande en est le marché principal , on le distingue
en pale, jaune et brun ; ces variétés dépendent de son âge et non de
sa culture, le café pâle est le plus nouveau et le brun le plus ancien;
cette dernière espèce est la plus estimée. Le café pâle de Java, dit
Mr Crawfurd, est au pair du café Sl-Domingue ou Cuba. Son prix, ajoute-t-il,
est i 5 pour cent moindre que celui des Antilles, le café jaune est
4 SI pour cent supérieur à celui de Bombay et même de Moka, le café
brun est de 25 pour cent supérieur à ce dernier. En qualité, le café
de Moka est de 82 pour Cent supérieur à celui de Java et ce dernier
est de 20 pour cent supérieur à celui des Antilles. La partie orientale
de Java en fournit 70,000 pikols, l’île entière en fournit 120,000; le
pikol étant estimé 135 livres brutes, ou 1/4 de plus que le quintal net
du poids européen, l’île produit 25,84o,000 livres, somme égale aux
;2/7 du produit des Antilles anglaises. Les9/IO sont consommés en Europe;
on y importe 54,260 tonnes de cette denrée, quantité qui est néanmoins
inférieure de beaucoup au produit de S^Domingue, puisqu’en 1790,
cette dernière île produisit 70,000,000 livres à la France.
Le sucre est une denrée d’une grande consommation ; Java et Luçon
en produisent beaucoup. Les Chinois commencentàle fabriquer à Siam,
cette branche d’industrie est totalement exploitée par eux dans l’archipel
indien. Les marchands Européens font les avances et les Chinois livrent
cette denrée à la fin de la saison de fabrication. En 1818, les districts
DESCRIPTION DU RÈGNE VÉGÉ TAL. ¡55
de l’ouest de Java produisirent 120,000 pikols ou 145,71477. quintaux,
ceux de l’est en produisirent environ 20,000 pikols.
Les sucres de Manille, de Java et. du Brésil sont à peu près égaux
en qualité à ceux du Bengale, ceux des petites Antilles et de Surinam
lui sont inférieurs.
L’arack et les esprits fabriqués avec le riz, la mélasse et le vin
de palmier sont consommés en partie dans l’île de Java, il y en a de
trois qualités.
Les clous de girofle sont l’article le plus lucratif d’exportation. On les
conserve facilement, on en forme ,des ballots de 224 livres; on en a
fait l’objet d’un monopole à des prix exorbitans. Les, frais de culture
se bornent à la plantation des arbres. A Amboine 5o pieds sont confiés
aux soins d’un individu. Les compagnons de Magellan furent attirés
aux Moluques, en i 52i , pour y acquérir des clous de girofle. Pour dix
aunes de drap écarlate, ils en recevaient un bahar, quantité pesant
594 livres brutes. Ainsi en estimant l’aune à 24 shellings ils ont
payé le pikol ( 135 liv. brutes ) environ 12 piastres ou 63 francs:; en
1599 ^es Hollandais le payaient 10 9I/i00 de piastres ou 5i francs environ.
Le commerce des clous de. girofle est divisé en trois .époques. Cette
denrée arrivait pendant la première époque à la mer Caspienne après
deux voyages maritimes et un voyage par terre, elle n’y coûtait que
91 I7/ioo piastres , ou 5.51 pour cent : elle coûtait 140 95/IOO piastres à Alep
et après avoir été importée par Venise et de là à Bruges ou à Anvers et
ensuite en Angleterre, elle coûtait 237 6/,00 piastres, environ 3o fois la
valeur primitive et 17 fois sa valeur vénale du marché de Sunda Calapa ,
160 pour cent au-dessus du prix des marchés de la mer Caspienne,
lequel prix était de 68 pour cent inférieur à celui d’Alep.
Pendant la seconde époque, les Portugais s’emparèrent de ce commerce,
les Hollandais et les Anglais vinrent sur leurs brisées.. Le gouverneur-
général Coen fit un traité en 1619 pour acheter les clous de girofle à
i3 74/ioo piastres le pikol, les naturels du pays n’en furent pas satisfaits,