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| ÜDe question s'élèvera sur le choix de la branche de christianisme
qu’il faudrait greffer dans les îles de l’ocean indien . sera-ce l’ancien
rit catholique ou l’un des rits nouveaux du protestantisme ? Mr Railles,
quoique protestant anglican, était de l’opinion qu’il fallait donner la
préférence au catholicisme.
En effet, le protestantisme n’admet presque point de culte extérieur,
la noble simplicité de la prédication de ses ministres, parle au coeur
et a la raison, mais il ne fait aucune illusion aux yeux ou à l’imagination;
nous ajouterons que l’esprit de controverse du 16e siècle a été
transmis jusqu’à nos jours parmi un grand nombre de protestans ,-
ils ont divisé en plusieurs rits l’héritage du divin maître; leurs
discussions, qu’autorise la liberté civile de nos états d’Europe, ne
conviennent point aux états despotiques de l’Asie australe.
Le catholicisme au contraire j exige l’obéissance la plus passive ; il
n’appartient pas aux laïques de disputer sur les dogmes et sur le culte ;
lofficese célèbre par des chants, dans une langue sonore et majestueuse
que le vulgaire ne comprend point. Les tableaux et les statues des
églises, les qrnemens riches et surchargés des autels, le nombre des
desservans, l’or et l’éclat de leurs costumes attirent les regards avides
et respectueux de la multitude, l’encens qu’on brulp dans les cérémonies
sacrées, laisse long-tems après qu’elles sont terminées, une odeur
qui fait une forte impression sur les sens, aucune religion n’a plus de
pompe que le catholicisme, aucun rit n’est suivi avec plus de pression
et d’uniformité dans les deux hémisphères. L’observateur reconnaît
aisément que ce culte a reçu son éclat extérieur chez Je peuple-roi,
dans ce gouvernement romain qui après avoir triomphé de toutes les
nations au Capitale, craignant au siècle de Constantin et de Théodose
de succomber sous le,poids des barbares accumulés au nord de ses
frontières, renversa les temples de Jupiter et se servit de }a nouvelle
croyance, pour pénétrer par desarmes spirituelles jusque dans le coeur
de ces mêmes barbares qui menaçaient l’empirp et pour les soumettre.
ÉTAT DU CHRISTIANISME. 2 9 9
t)n serait peut-être parvenu à sauver l’état, sans les discordes de
l’arianismè.
Imitons la politique de Constantin, cherchons à attacher les peuples
de l’archipel indien à l’Europe par le christianisme et à les détacher de
l’Asie ên extirpant le mahométisme. Si le christianisme s est propagé
autrefois avec une étonnante rapidité àu Japon et à la Chine, pourquoi
ne se répandrait-il pas àvec facilité parmi les peuples Crédules de
l’archipel indien. Remarquons que les empereurs de la Chine et du
Japon ont défendu le christianisme pour des motifs purement politiques.
Quels sont-ils ces motifs ? La crainte du succès d’une croyance qui
aurait soumis leurs sujets à l’influence spirituelle des étrangers arrivés
de l’occident : leur crainte nous prouve l’avantage immense d’employer
le christianisme pour attacher à la métropole nos établissemens
d’outremer. On peut l’y propager de nouveau.
La population chinoise de Batavia est considérable, elle forme une
classe industrieuse qu’on peut comparer à la petite bourgeoisie des
grandes villes d’Europe. Les Chinois recherchent l’alliance des femmes
malaises; si la foi chrétienne était généralement répandue à Java,
cette croyance pénétrerait dans l’intérieur des maisons chinoises, car
l’histoire nous démontre que les religions sont presque toujours propagées
par la douce persuasion des mères de famille.
Ceux d’entre les Chinois qui rentreraient dans leur patrie, y apporteraient
le germe d’une foi qu’on y persécute, ils feraient plus de
prosélytes que des missionnaires souvent exagérés dans leurs opinions
religieuses, ils attacheraient les nouveaux convertis de la Chine aux
habitansde Java, par des liens semblables à ceux qui unissent de coeur
les Russes et les Grecs.
Nous terminerons ce chapitre en frisant observer que depuis la
formation du royaume des Pays-Bas, par la réunion des provinces
méridionales, le nombre de personnes qui professent le catholicisme
s’est considérablement augmenté aux Indes-OïientaleSy surtout parmi