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ils y vinrent former un établissement ; dans l'année suivante, ils eurent
la permission d’y construire un édifice permanent; en 1609 ils avaient
un agent à Grissée ; en 1612 ils firent une convention avec le prince
de Jakatra. Le 19 janvier 1619, ils firent un nouveau traité avec le
même prince, qui ratifiait la construction d’un fort. De nouveaux secours
arrivèrent d’Europe sous les ordres de l’amiral Coen, la ville de Jakatra
fut réduite en cendres, parce que le prince avait arrêté et fait conduire
dans l’intérieur, plusieurs prisonniers Hollandais, et la ville de Batavia
fut construite sur ses ruines.
Le sultan de Matarem avait voulu vivre en bonne intelligence avec
les Hollandais, mais ayant appris ce qui s’était passé à Jakatra, il envoya
contre eux deux armées qui furent successivement battues avec une
perte d’environ 10,000 hommes.
En l’année 1629 de l’ère vulgaire, une seconde armée de Matarem
se présenta devant la ville de Batavia. Le siège et les assauts furent
meurtriers. Les événemens de la guerre étaient si désastreux pour les
Javanais, qu’ils furent repoussés trois fois et perdirent la moitié d’une
armée de 120,000 hommes ; enfin les Hollandais envoyèrent un ambassadeur
avec des présens, et la paix se fit.
Pendant le reste du règne du sultan Agoung, l’empire fut tranquille,
à l’exception de deux révoltes. Ce prince mourut en 1646; les Hollandais
disaient de lui que c’était un prince instruit, il avait établi sa domination
sur lile entière, excepté à Jakatra.
AriaPrabou, son fils, lui succéda sous le nom de sultan Aroum, ce
fut un des monarques les plus cruels de Java. Le 24 septembre 1646»
ce prince fît avec la Compagnie hollandaise un traité écrit, dont les
principaux articles étaient que le Sousouhounan fût informé annuellement
par un ambassadeur, des curiosités arrivées d’Europe, que les prêtres
javanais et autres personnes qui seraient envoyées dans les pays étrangers,
pourraient disposer des navires de la Compagnie, que tout fugitif pour
dettes ou autres motifs, serait réciproquement rendu, que la Compagnie
ÉTABLISSEMENT DES HOLLANDAIS. 2 2 $
et le Sousouhounan s’engageraient à s’entr’aider dans toutes les guerres ;
que les navires du Sousouhounan pourraient trafiquer dans tous les
établissemens de la Compagnie, excepté à Amboine, à Banda et à
Ternate; que les navires expédiés pour Malacca et les autres places
du nord, relâcheraient à Batavia.
Le 10 juillet 1659, la Compagnie fit un traité avec le sultan de Bantam,
pour l’extradition réciproque des déserteurs.
Une conjuration s’était formée contre le féroce sultan de Matarem,
par les troupes qui voulaient mettre en sa place Alit, son jeune frère,
elle fut découverte et les têtes des chefs furent apportées au prince,
qui dit à Alit : «voici la récompense de ceux qui veulent attenter à
» mon autorité. » Quelque tems après, ce jeune homme fut assassiné
par un homme qui avait voulu l’arrêter, et contre lequel il avait levé
le kris. Le sultan, désolé de la mort de son frère, fit inscrire le nom
de tous les prêtres de la capitale, soupçonnant qu’un d’entr’eux avait
instigué ce meurtre, il les fit rassembler sur l’Alun alun; ces malheureux
au nombre de plus de six mille, périrent à coups de canon.
La première reine avait un oiseau né d’une poule sauvage et d’un
coq domestique. Le Sousounan s’imagina que c’était un présage que
son fils régnerait aussitôt qu’il serait suffisamment âgé ; il fit réunir
60 personnes de sa famille sous un arbre de vareigner et les fit massacrer;
ils appelaient dieu et le prophète à témoin de leur innocence. Son fils
se maria sans son aveu, il fit venir les deux époux, voulut que
la jeune personne fût mise à mort avec toute sa famille, au nombre
de 4o individus; le jeune prince fut banni.
On raconte.parmi les atrocités de ce monarque, qu’il viola sa fille;
enfin il devint si odieux, que les grands de l'empire supplièrent son
fils de prendre les rênes du gouvernement. Une conspiration se forma,
une révplte devait éclater g,Maÿurg,,, tandis que le jeune pri»ee-«ester«t s
à la cour. Une armée vint de Macassar en l’année 1676 de l’è. v. pour
aider les rebelles. Deux armées du Sousounan furent défaites succès