
passe son poids en argent, que l’on juge du prix enorme que les Chinois
payent cette denrée de luxe, puisqu’il est arrivé souvent que le Pas-kat
était évalué 4300 piastres (33,260 francs ) le pikol ou i35 livres brutes,
ce qui fait environ 171 francs 77 centimes la livre. Les prix que
nous payons nos ananas, nos gelinotes et une foule d’objet de gourmandise,
sont des bagatelles, en comparaison de ceux que paient les
Chinois. Que l’on vante encore la sagesse de ce peuple; nous avons
eu fréquentes occasions de démontrer sa corruption, sa lâcheté et ses
autres vices.
L insecte de la laque se trouve principalement dans les forêts de
Sumatra.
La cire est un article considérable. Si les abeilles ont prospéré
à. Cuba sous l’indolence espagnole, on pourrait facilement améliorer
les ruches de l’archipel indien. La Chine offre encore un débouché
immense. Les établissemens portugais de l’île de Timor en exportent
annuellement 30,000 pikols pour le Bengale et la Chine, au prix moyen
de 5 piastres le pikol.
La préparation de la viande salée n’est pas semblable à la nôtre
dans.l’archipel indien, on la fait sécher au soleil en la saupoudrant
de sel. C’est sous le nom de Dendeng qu’on prépare ainsi les muscles
de boeufs, de buffles, de cerfs et de sangliers; les jonques chinoises en
exportent une quantité considérable.
Les pêcheries de mer et de rivière sont d’un produit immense, surtout
le tripang dont nous avons parlé à la page 127 ; c’est une substance
de couleur brune foncée, dure, rude, paraissant à peine animée : les
plus grands ont deux pieds de longueur et 7 à 8 pouces de circonférence.
Leur qualité dépend non de la grandeur, mais de diverses
conditions que les Chinois peuvent seuls apprécier. La principale
étape du tripang est à Macassar, le prix varie depuis 5 piastres jusqu’à
68, on en connaît iq sortes principales. Macassar en expédie environ
7000 pikols par an, pour la Chine.
CHAPITRE X X X Î I , I'6'I
L’écaille de tortue provient principalement des côtes de Célèbes, des
Moluques et de la Nouvelle-Guinée.
Les perles et les huîtres à'perle sont des productions de l’archipel
indien, on les trouve principalement dans les passes étroites des îles
de Soulouk. On les appelle Mutya ou Mutyara , mot qui vient du
sanscrit et fait présumer que ce commerce a été enseigné par les
Indous. On en exporte en Chine annuellement pour 2Ô,ooo piastres.
. L’ambre gris se trouve dans l’archipel indien, les Malais 1 appellent
Aribar, mot qui fait présumer que les Arabes leur ont enseigné ce
commerce. .
La dernière des productions marines dont je parlerai est VAgar-agar^
espèce de fucus qui est soluble dans l’eau , et y forme une matière
gélatineuse. Les Chinois s’en servent au lieu de sucre, il ne coûte
qu’environ 2 piastres le pikol.
Enfin on pourrait ajouter à cette longue liste, la peche des baleines
qu’il serait facile de faire dans ces parages, puisque les côtes de Timorr,
des Moluques et de la Nouvelle-Hollande abondent en cachalots. Dix a
douze de ces cétacées viennent annuellement sur le sable, au port de
Dili à Timor.
CHAPITRE XXXII.
Produits du règne minéral.
L’archipel indien ne produit guères de substances minérales en grande
quantité, excepté l’étainetl’or. On n’y a pas découvert de mines d’argent,
de plomb ni de zinc ; le fer est rare, il y a quelques mines de cuivre,
mais le minerai en est peu abondant.
L’étain, appelé Timah en malais, se trouve en abondance dans les
limites géographiques de Banca, de Billiton, de la presqu’île de Malacca
et dans les îlettes des environs. La découverte des riches mines de