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D’après un grand nombre de recherches, on presume que la
constitution de l’île de Java n’est point favorable aux métaux. Les
actes de la société de Batavia font connaître qu’on y a trouvé de l’argent
en 1723 et 1744> l’exploitation des mines fut aussitôt abandonnée
que commencée dans les montagnes de Padang et de Megemendung.
On trouve des pyrites ferrugineuses et de l’ocre brun. On a reconnu
l’existence du mercure dans les rizières argilleuses de la rivière de
Demak.
Il n’y a point de granit, point de diamants, mais beaucoup de schorl
de quartz, de feldspath et de trap, principalement dans les montagnes
secondaires de la côte du sud; on y rencontre aussi la prase, l’agathe,
le cristal de roche, la chalcédoine, le jaspe commun, l’agathe jaspée,
l ’obsidienne et le porphyre.
Les terres d’alluvions proviennent d’altérissement d’une origine évidemment
plus récente. Le sol est riche, profond, excessivement compacte,
il est entrainé des montagnes, par les eaux courantes; la terre
végétale ressemble au terreau de nos jardins d’Europe, elle ne s’appauvrit
pas, son odeur empyreumatique est sensiblement reconnaissable lorsqu’on
est nouvellement arrivé dans l’île.
Le sol est sans doute très-varié sur une si grande étendue ; la terre
brune foncée est préférable à la terre noire : celle du bord des rivières
et du fond des vallées est de première qualité.
Un pays de montagne, ne peut manquer de rivières; aucune contrée
de la terre n’est mieux favorisée que l’île de Java, sous ce rapport; sa
situation en amphitéatre ne permet pas à ses rivières de se développer
dans un long cours, il y en a cependant environ cinquante principales
dont 5 à 6 sont navigables à quelques milles de distance de la mer :
il y a plusieurs centaines de rivières secondaires qui sont précieuses
pour l’agriculture.
La plus large , la plus profonde et la plus importante de l’île entière
est la rivière de Solo; on l’appelle Bengawan Solo ( la grande rivière
MONTAGNES ET VOLCANS. 21
de Solo) elle passe à Matarem, capitale du sultan; à Solo, capitale de
l’empereur; porte des barquea et se décharge dans la mer par deux
embouchures à Grissée et Sidayu. Traversant les contrées élevées et
volcaniques du Tinger, ses rives enchanteresses offrent tout ce que la
foresterie, l’agriculture et le jardinage ont d’utile et d’agréable dans
les quatre parties du monde.
Nous avons dit qu’il y a beaucoup d’eaux minérales de diverses températures,
et que plusieurs sont imprégnées de naphte ou de pétrole, Mrle
Dr Horsfield a visite' la source de Panawangan ( c’est-à-dire rivière
chaude ) près Cheribon : elle mesure 13o degré au thermomètre
de Fahrenheit et contient une grande quantité de terre calcaire en
dissolution, qui se précipite par le contact de l’air athmosphérique.
Plusieurs expériences ont constaté qu’elle avait beaucoup de rapport
avec l’eau de Selters, qu’on peut l’employer aux mêmes usages et qu’elle
lui est supérieure dans quelques circonstances.
A cent yards plus loin, il y a des sources de pétrole; la terre des
environs est imprégnée d’huile.
On a analysé aussi les eaux minérales , de Tjipanas découvertes en
1744, dans les montagnes bleues, cette eau présentâtes résultatssuivans:
i° Les acides végétaux ne firent aucune effervescence, aucun nuage.
20 L’acide nitrique troubla l’eau sans effervescence.
3° L’acide sulfurique qu’on y ajouta ne la tronbla point.
4° L’acide tartareux forma un nuage blanc, ainsi que l’esprit de sel
ammoniac et l’esprit de corne de cerf.
5° La décoction de noix de galle ne changea point la couleur de
l’eau. Une goutte de dissolution de sulfate de fer la rougit de couleur
pourpre foncée; plusieurs gouttes la noircirent.
6° La teinture aqueuse de rose rouge, à défaut de syrop de violette,
ne changea point la couleur de l’eau minérale.
70 Une bouteille contenant six livres d’eau distillée, pesa 62 grains
de plus, lorsqu’elle fut remplie d’eau naturelle, et lorsqu’on y mit une
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