
A là mort de Pandou, le prince Drëstarata persuada à Âhiasa
de reprendre les rênes de l’e'tat pendant la minorité' des Pandawa,
ou cinq enfans de Pandou, qui étaient : Derma Wangsa, Bima
et Arjouna, nés de sa femme Dewi Kounti, et Nakoula et Sedewa,
nés de son autre femme. Lorsque les Pandawa furent en âge de régner,
Drëstarata leur persuada d’aller dans un désert appelé Amerta,
et d y fonder un royaume, il leur fournit pour y réussir, tout ce
qui leur était nécessaire, entr’autres un grand nombre d’hommes
pour défricher et cultiver le pays.
Avec l’assistance de Mangsah Pati, roi de Wirata, oncle d’Abiasa,
le pays d’Amerta fut défriché, mais cela n’eut lieu qu’après que
les hommes eussent été dévorés par des démons dont le chef était
appelé Parta.
Dieslarata demeura ainsi en possession d’Astina; il légua ensuite son
royaume a ses fils appelés les Kourawa, au nombre de quatre*-
vingt-dix-sept.
La centaine fut complétée par l’admission de Kerna, fils de Dewi
Kounti, de Jaya Drata et à'Aswatama.
Le Dewa incarné appelé Kresna, ayant été député par les Pàn-
dawa dont il favorisait le parti, pour proposer aux cent Kourawa
une égale division du royaume d’Astina entre les Kourawa et les
Pandawa, ses propositions furent rejetées; les Pandawa commencèrent
la guerre pour reconquérir le royaume qui leur avait été
laissé par leur père. Après une longue suite de batailles, les Kourawa
furent défaits et les Pandawa rentrèrent dans la possession du royaume
d’Astina.
La scène de ce poëme se passe presqu’entièrement dans les plaines de
Kourou Setra, près d’Àstina. La durée de l’action est d’environ un
mois, elle commence à la cinquième année de la guerre.
Ce poëme renferme 719 stances, dont la mesure varie selon le
sujet.
ANALYSE DE LA GUERRE SACRÉE.
(Mesure Jagadita.)
1. Dans la guerre, c’est la prière du brave, d’anéantir son ennemi,
de voir la chevelure des chefs abattus flotter comme les fleurs ail
gré des vents; de déchirer leurs vêtemens, de brûler à la fois leurs
autels et leurs palais, de frapper leurs têtes avec audace, lorsqu’ils sont
assis sur leurs chars et d’arriver ainsi à la gloire !
2. Telle était la prière que Jaya Baya adressait aux trois mondes,
pour le succès de la bataille, tels étaient ses voeux pour se venger de
ceux qu’il savait être ses ennemis. Le nom et le pouvoir de ce brave
devinrent célèbres dans l’univers ; tous les hommes de bien, les
quatre classes des prêtres pandita (saints) l’attesteront.
3. Le seigneur des montagnes descendit entouré de tous ses pandita ,
le prince s’approcha de lui avec respect et avec un coeur pur. Le
dieu était satisfait, il dit : « Aji Jaya Baya ne me crains point, je»
» ne viens pas vers toi avec colère, mais je condescens à ton désir,
» je viens t’investir du pouvoir de conquérir. »
4 « Reçois ma bénédiction, ô mon cher fils JayaBaya\ écoute-moi:
» tu seras dans ton pays le chef d’un cercle entier de princes, tu seras
» dans la guerre le vainqueur de ton ennemi, sois ferme et ne crains
» rien, tu seras semblable à un divin Batara. » — Cette déclaration
prononcée avec solennité fut gravée dans la mémoire des saints pandita
du ciel.
5. Le dieu avait donné sa bénédiction; il disparut. Les ennemis du
prince furent saisis de frayeur, ils se soumirent à lui. Tout le pays
était tranquille et heureux, les voleurs s’en éloignèrent pendant son règne;
l’amour seul dérobait ses plaisirs, cherchant le bonheur à la clarté
de la lune.
6. ( Pouseda, l’auteur de ce poëme se nomme et annonce qu’il veut
rendre célèbre ce.tte époque. )