
les frais de port à Londres et Liverpool est seulement d’un schelling
en faveur de ceux-ci. Les frais d’exportations d’un navire de 4oo tonneaux
ou de 80,000 livres, montent à environ 3/5 pour cent.
Les Américains qui ont plus de facilite' pour construire les navires
ipie les Anglais, il cause de l’abondance des bois dans leur pays,
n emploient jamais de navires d’un port supérieur à laoo tonneaux
pour le commerce de la Chine. Les vaisseaux de la compagnie anglaise
mettent 4no jours pour le voyage de Bombay et 480 pour le Bengale
et la Chine et passent le reste de la seconde anne'e dans la Tamise,
tandis cjn im Amcncsin fait deux voyages.
Le voyage des Indes se fait en grande partie entre les tropiques, à
l’aide des vents alises et des moussons, dans des mers ouvertes, c’est
sans contredire le voyage le plus assuré du monde entier. M' Crawfurd
iàit ici une longue suite d’observations pour prouver les avantages d’un
commerce illimité et les désavantages du monopole de la compagnie
anglaise, nous n’entrerons ni dans ses détails, ni dans ses calculs,
nous avons extrait seulement tout ce qui peut être utile au commerce
des Pays-Bas.
CHAPITRE XXVIII.
Du Commerce avec la. Chine et le Japon.
Le commerce des Hollandais à la Chine n’est pas fort considérable
il y a peu d’expéditions européennes de Batavia à Canton. Lés Portugais
de Macao sont les seuls Européens qui font les affaires les plus considérables;
on rencontre fort souvent leur pavillon entre Manille et la
Chine, ils approvisionnent cet empire, des articles des Philippines et
de l’Amérique méridionale.
Le commerce de Batavia au Japon est tout entier dans les mains
des armateurs des Pays-Bas.
Marc-Paul appelle le Japon Zipangoua. Des Portugais qui firent
DU COMMERCE AVEC DE JAPON. 1 ^ 3
naufrage sur les cotes de cet empire en 1543, le découvrirent. Pendant
43 ans, ils convertirent au christianisme beaucoup de Japonais.
Avant l'année i 585, l’empire du Japon était une confédération de
princes, qui reconnaissaient la suprématie du Daïri, leur monarque
spirituel; celui-ci exerçait son autorité par le chef militaire de ses armées.
Un paysan qui s’était élevé a ce poste par des talens extraordinaires,
dans un tems de troubles et d’anarchie, occupait cet emploi, c’était le
célèbre Taikosama, il s’empara de l’autorité séculière du Daïri, renversa
l’autorité des princes inférieurs et se rendit maître absolu de l’empire. Plusieurs
chefs inférieurs qui avaient embrassé le christianisme, le gênaient
dans l’exécution de ses projets, parce qu’il connaissait l’esprit dominateur
des Portugais qui prêchaient la religion chrétienne. Nous ajoutons à
ces observations de Mri Railles et Crawfurd, que les discordes religieuses
qui divisaientsi‘cruellement l’Europe, àcette époque, en parti catholique
et parti protestant, avaient pénétré jusqu’au Japon. Les Portugais accusaient
les Hollandais d’avoir agi avec artifice envers le nouveau prince;
les Hollandais reprochaient aux Portugais la rapacité qu’ils montraient
dans d’autres colonies; cette malheureuse désunion qui entrava les
progrès du développement des connaissances humaines dans lEurope
en dirigeant vers des abstractions et des subtilités, les pensées de la
plupart de nos grands hommes des 16e et 17e siècles , anéantit l’établissement
du christianisme au Japon, Taikosama persécuta tous les
chrétiens indistinctement.
En i638, environ 40,000 malheureux Japonais restes de ceux qui
professaient le christianisme, réduits au désespoir, prirent les armes
et s’enfermèrent dans une forteresse près de [Samarava, la place fut
prise après un long siège et 37,000 chrétiens furent mis à mort. Les
Portugais reprochent aux Hollandais d’avoir fourni de l’eau aux assiëgeans
et d’être en grande partie la cause de leurs malheurs. Nous ferons observer
que l’inculpation se détruit d’elle-même : les Portugais parurent en
conquérans dans tout l’Orient, ils étaient à craindre aux yeux del’usurpa