
I l 4 ■ CHAPITRE X X II,
serand. 20. Imprimeur en coton, ai. Teinturier. 22. Faiseur d’huile.
23. Tailleur de diamans. 24. Fabricant de papier. a5. Tailleur d’habits.
26. Brodeur. 27. Couturière. 28. Blanchisseur de linges. 29. Peintre.
3o. Dentiste.
CHAPITRE XXII.
Des Manufactures.
Parcourons les atteliers des enres divers de fabrication. La plus
simple est celles des briques, on en fait dans toute l’île de Java. Les
Européens et les Chinois en font usage pour leurs édifices et même
quelquefois les naturels du pays d’un rang distingué. La qualité de
l’argille varie : elle provient de la décomposition des pierres basaltiques;
elle est très-pure dans certains cantons; on la mêle avantageusement
dans la pâte de la porcelaine : l’art du potier qui ferait facilement des
progrès, est encore dans son enfance. La verrerie *’est pas connue.
Les pierres de taille sont travaillées par les Chinois, et rarement par
les Javanais. Cet art et celui de la sculpture ont beaucoup dégénéré,
l’on en pent juger par les anciennes idoles dont quelques-unes sont d’un
fini digne des Européens.
Près de Grissée il y a une pierre à bâtir, de couleur blanche, que
l’on taille facilement, elle se durcit à l’air et on en fait des pierres
sépulclirales.
On fait la couverture des maisons avec du nypa ( Cbcos Nypai)
ainsi que nous l’avons dit; on en détache la principale nervure. On
fabrique des nattes avec une espèce de pandanus; les divers ouvrages
de cette nature sont souvent dignes de l’attention de nos plus habiles
vanniers.
En général l’architecture est beaucoup déchue dans ces contrées.
Les mosquées n’ont ni élégance, ni solidité. En vain citerait-on le
monument du Scheik arabe Maulana,. que l’on voit dans le district
DES MANUFACTURES. f f S
de Chéribon. L’art de faire des voûtes et des arches est presque perdu.
Que l’on compare l’ancienne porte de Majapalïit (fig. 2.0) et les nombreuses
ruines du Kadou ( fig. i 5 ) avec ce qu’on fait aujourd'hui, on
conviendra sans peine qu’il n’y a aucun artiste moderne qui soit capable
de construire rien de semblable à Java. L’introduction du mahométisme
y a étouffé le génie de l’architecture. Comment se fait-il que cette
religion si flatteuse pour les sens, soit si contraire au développement
de l’esprit humain ? Les Javanais sont les plus tolérans , les plus
industrieux de tous les musulmans et leur civilisation a dégénéré! Faut-il
s’étonner que les Turcs et les Barbaresques régnent sur des ruines.
La propagation du christianisme dans nos beHes possessions serait un
bienfait de plus qu’elles devraient à l’Europe.
La fabrication du coton est confiée aux femmes : on sépare la
graine au moyen de deux petits rouleaux de bois dont les circonférences
se touchent. On le carde ensuite.
Un pikol de ccion en laine ( i 35 % 1. ) vaut, selon Crawfurd, onze
dollars ( environ Sy francs ) et lorsqu’il est filé, il en vaut 24 ( environ
125 francs. ) Le bitord teint en indigo coûte dix dollars de plus;
avant de parvenir au point de tissage, il coûte encore 16 dollars
additionnels, ainsi la matière prête à fabriquer, coûte environ 45o
pour cent plus que la matièrë brute : par un autre calcul basé
sur lé pikol, prenant--200 jours pour séparer la graine, 200 jours pour
les autres préparations et 1000 jours pour la filature, on jugera combien
l’art de fabriquer les indiennes a fait peu de progrès.
Le coton peint ( Jarit ) se distingue en Louri teint en fil et en Batik
teint en étolfe.
L'étoffe destinée à la teinture du Batik est trempée dans de l’eau
de riz, afin que la couleur morde mieux; on sèche et on calandre.
Alors commence le procédé d’où vient le nom dé Batik. On chauffe
dans un vase de cuivre ou d’argent, une once de cire jusqu’à ce
quelle soit liquide, quelquefois une noix de coco sert à cet usage.