
Ainsi que les Mousserons et les Oronges, on peut les con server
eu les coupant par tranches, q u ’ou enfile et q u ’ou
expose à une douce chaleur dans un poêle, dans un four
ou daus nue étuve. Mais, daus cet état de dessiccation, elles
perdent presque tous leurs principes odorants. On les con serve
encore assez bien dans l’huile, après les avoir fait
passer à un ièn doux, afin de leur enlever le u r humidité.
Dès ([ue l ’huile paraît houilloniier dans le vase et que la
surface se couvre d ’uue espèce d ’écume, il faut les ôter et
s ’en servir. I.es truffes ainsi mariuées ont perdu leur partum;
mais l ’huile, en revanche, s ’en est emparée. La salade,
l ’omelette, les oeufs brouillés, les asperges, le poisson q u ’on
assaisonne avec cette huile, ont un goiit de truffes.
La conservation par les procédés suivants est plus particulièremeut
à l ’usage des naturalistes voyageurs.
Les champiguons spongieux , fiasques ou charnus , se
conservent, dit Barelle, i" soit dans un liquide formé de
deux parties d ’o-au pure et d ’uue partie d ’esprit-de-vin rectifié
auquel on a ajouté une quantité de sulfate de cuivre
cristallisé, suffisante pour donnerau liquide une très-légère
couleur b leu e ; 2“ soit dans un liquide formé de huit litres
d ’eau pure, un litre d ’esprit-de-vin rectifié, que l ’on filtre
après y avoir fait fondre huit grammes d ’acétate de plomb
cristallisé.
On met seulement une espèce de champignon dans chaque
bocal. Celui-ci doit avoir une ouverture large, être
exactement rempli de liquide, afin qu’ il y reste le moins
d ’air possible. On le ferme d ’un bouchon-end uit de poix
ou recouvert d ’une vessie vernie, ou bien encore d ’une lame
d ’étaiii ou de plomb qui recouvre exactement les bords du
vase.
La liqueur de la deuxième recette conserve mieux que
l ’autre les couleurs délicates.
Lorsqu’on ue veut que transporter avec soi les champignons
intacts, sans avoir rembarras d ’emporter des bocaux
remplis de liquide, on met dans un vase de terre une cou che
de mousse, une couche de champignons, et successivement
ju sq u ’à ce que le vase soit plein ; ensuite on y verse
de la liqueur première tant que la mousse continue à s’en
imbiber, et enfin on bouche le vase.
Si l ’on se propose d ’expédier, pour un trajet d ’uii jou r ou
deux seulement, dos champignons frais, ou se contente de
les placer dans une boîte ou dans un panier, séparés les
uiis des autres par un lit de mousse sèche, et de mettre le
tout à la poste ou au chemin de fer.
Quant aux herbiers my colo giqu e s , le m e illeu r , sans
contredit, serait le dessin en couleur du plus grand nombre
d ’espèces possibles; mais il n ’est pas donné à tout le
monde de savoir dessiner, et d ’ailleurs il faut dessiner sans
retard les champignons, car, du jou r au lendemain, la
phqiart changent do forme, et beaucoup sont en voie de
décomposition.