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LES CHAMPIGNONS. LEUR PHYSIOLOGIE.
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ment quand l ’air atmosphérique est en même temps chaud
et sec ( i) . »
Le froid, même intense, ne paraît avoir d ’effet injurieux
ni sur les spores, ni sur le mycélium des champignons.
Que les hivers soient rigoureux, en Suède et en Russie,
ils n ’empêchent nullement l ’apparition des champignons,
lorsque vient la saison où ils ont coutume de se montrer.
Une chaleur sèche, élevée un peu au-dessus de lo o degrés,
ne détruit pas, à ce que l ’on assure, la faculté g c r -
minative des spores de la plupart des espèces.
Le mycélium, de même que les spores de diverses espèces,
lignicoles surtout, reste très-souvent à l ’état latent, et
cela des années entières, attendant que des circonstances
favorisent son développement.
Tenu dans un lieu sec, le mycélium ou blanc de champignon
garde longtemps sa propriété végétative. I.es jardiniers
disent en avoir conservé pendant vingt ans qui, mis
ensuite sur des couches, a produit quantité de champignons.
Les pluies abondantes lui sont préjudiciables ; elles
le noient eu quelque façon.
Mais si le mycélium et les spores résistent à un froid r igoureux
et à une température élevée, il n ’eu est pas ainsi
du champignon lorsqu’une fois il a commencé à sc développer
: un froid intense et une chaleur extrême le tuent;
aussi, bien peu d ’espèces, surtout si elles sont de consistance
charnue, résistent aux gelées d ’hiver et à la chaleur
ardente d ’un été sec. Les espèces à consistance subéreuses,
telles que la plupart des Polypores, supportent assez
bien la chaleur et uu froid extrêmes.
Le champignon en voie de développement a besoin, pour
continuer à s ’accroître et marcher régulièrement vers son
(i) Bulliard, H is t, des C h am p ., p. 61.
état parfait, d ’un degré de température et d ’humidité qui
lie doit pas dépasser certaines limites.
A voir la quantité prodigieuse de spores que produisent
les champignons, quantité évaluée à plusieurs millions
dans nue foule d ’espèces, et la facilité avec laquelle
ces spores si ténues, si légères, sont emportées par les vents,
entrainées par les pluies, les courants d’eau, on se demande
comment il se fait que la terre ne soit pas entièrement
couverte de ces végétaux; mais, si l ’on vient à réfléchir
q u ’une foule de plantes phanérogames produisent,
elles aussi, une quantité prodigieuse de semences d ’une
petitesse extrême, et que cependant ces plantes ne sont
pas plus multipliées que tant d ’autres végétaux, on cesse
(le s ’étonner de la rareté proportionnelle des champignons.
C’est que leurs spores ou semences, comme au reste les semonces
des autres plantes, ont besoin, pour entrer eu germination
et se développer, d ’être placées dans des circonstances
toutes particulières de température, d ’aération, de
lumière et d’habitat. Or, quelle immense quantité de spores
sont détruites, avant que toutes ces circonstances soient
réunies! Et d ’abord, la germination des grandes espèces
de champignons, telles que les Agarics, les Bolets, les Hydnes,
les Helvelles, etc., ne sc fait ([u’à des époques déterminées
de l’année; si donc à ces époques les spores ne
sont pas placées dans les conditions voulues, non-seulement
elles l ie germent pas, mais encore elles perdent, pour
la plupart, leur faculté gerrainative. Que le mycélium, de
toutes les espèces, pour ainsi dire, à l ’exception de celui
du champignon de couche, soit transporté dans des lieux
souterrains, ce mycélium, en l ’absence de la lumière et
d ’uii air renouvelé, produira des monstruosités, et nullement
des champignons à l ’état normal et susceptibles de
donner des spores à leur tour.