
tion ; car, bien que les spores supportent une température
sèche très-élevée, l ’ébullitiou, du moins si elle est prolongée,
détruit leur faculté germinative. 11 serait préférable, ce
me semble, d ’employer seulement l ’eau qui a servi à laver
l ’Agaric palomet et le Bolet comestible, comme ou se sert,
poui- féconder des couches préparées d ’avance de l ’eau daus
laquelle on a lavé l ’,;/g£//vc;z,f campestri s, le champignon de
couche.
Du reste, M. Réveil regarde comme apocryplie la note
attribuée à Thore; car, assure-t-il, personne, ni dans les
Landes, ni à Dax, ne fait usage du procédé dont aurait parlé
ih o re . M. Réveil a répété pendant plusieurs aimées de
suite, et daus plusieurs départements, le procédé indiqué
ci-dessus et toujours sans aucun succès. Des épluchures
de champignons semées par ce savant dans les localités où
se trouvent habituellement certaines espèces, n ’ont pas non
plus propagé ces espèces.
Micheli a semé des Agarics sur des feuilles tombées d ’arbres
de différentes sortes. Il plaçait sur ces feuilles des
champignons de couche debout, par conséquent les lames
dn chapeau tournées en dessous; il jetait les champignons
lorsqu’il supposait q u ’ils avaient déposé leurs semences
sur les feuilles ; il portait ensuite celles-ci dans des lieux
ombragés, où il y avait d ’autres feuilles à demi décomposées
et propres à produire des chainpiguoiis. Au bout d uu
certain temps, pendant lequel il avait plu plusieurs fois, il
a vu des champiguons sortir de ces feuilles. 11 est vrai que,
dans ses essais, Micheli n ’a pas toujours vu la même espèce
se reproduire.
Seyffert, plus heureux que Réveil et Micheli, ayant répandu
des semences d ’Agaric sur un terreau ligneux et putride,
en vit sortir des champignons de l’espèce q u ’ il avait
semée.
Un ami de Willdenow a cultivé pendant plusieurs années,
dans son jardin, non-seulement le champignon de
couche, mais aussi l ’Helvelle en mitre, Helvella mitra. Bull.,
et même le Satyre fétide. Phallus impudicus, Liu.; ce dernier
infectait tellement le jardin, que le cultivateur finit par
trouver que sa reproduction était trop prospère.
Mazzoli dit aussi avoir semé avec succès ce même Satyre
fétide; peu de personnes seront tentées de l ’imiter , tant
l ’odeur de cette plante est repoussante.
Pourquoi les jardiniers ne tentent-ils pas la culture d ’une
foule d ’autres espèces, plus grandes de taille et tout aussi
estimées que le champignon de couche ?
La culture des champignons pourrait aussi être rendue
plus productive q u ’elle ue l ’est. Nous avons vu que le docteur
t.abourdetle obtient des champignons de couche d ’une
grosseur prodigieuse, eu arrosant, de temps à autre, la
couche avec une solution d ’azotate de potasse (sel de nitre),
dans la proportion de deux grammes d ’azotate de potasse
par mètre carré.
Le champignon se développe en très-peu de jours. L ’action
du sel de nitre se fait sentir pendant plusieurs années.
Nous avons vu aussi que, en Angleterre, M. Ingram a
obtenu un résultat semblable, en arrosant ces plantes avec
une solution légère de chlorure de sodium (sel de cuisine).
N’est-il pas à craindre, comme je l’ai dit plus haut, que
l ’espèce, ainsi forcée dans sa culture, ne dégénère et ne
donne plus tard que des champignons de médiocre qualité.
La culture du champignon de couche a déjà produit de
nombreuses variétés, qui se perpétuent, mais qui ii’oiit pas
toujours les bonnes qualités de l ’espèce primitive?
En Italie, on soumet à une sorte de culture le Bolet tubérastre,
Poiyporus tuberaster, Er., champignon très-délicat
et fort recherché. Ce Bolet, qui croît spontanément aux