L E S C I I A M P I G N O i N S . LEURS l’I iÜPlUÉTÉS PHYSIQUES.
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et qui pesait 34 livres. Un Polypore du frêne, B ull., mesurait
42 pouces anglais eu largeur. Le Polypore géant at-
teintpresquc toujours une taille colossale, comme son nom
l ’indique. Le Polypore touffu, P . frondosiis, Fr., atteint
aussi le plus souvent une taille tràs-grande : ou en a vu qui
mesuraient 7$ centimètres de largeur et qui pesaient de 9
à 10 kilogrammes. Un Bolet foie de boeuf, Fistidina he-
patica, Fr., avait 60 centimètres de largeur et pesait prés
de i 5 kilogrammes; quelques espèces de Vesse-de-loup acquièrent
aussi une grande dimension, entre autres le Ly coperdon
gigantesque, lequel dépasse souvent le volume do
la tête d ’un homme et va jusqu ’à peser plusieurs livres.
D ’autres champignons se fout, tout au contraire, remarquer
par l ’exiguïté de leur taille. Je ne parle pas ici de ces
espèces à peine visibles à l’oeii nu et appartenant à la classe
des Torulacés, des Mucorés et des Mucédinés. Je n ’ai pas
à m’occuper de ces plantes; mais, même parmi les espèces
qui nous intéressent comme alimentaires, il en est quelques-
unes qui sont d ’une taille assez chétive pour q u e , le plus
souvent, on dédaigne de les recueillir : tels sont l ’Agaric
esculent, .lacq., Ag. perpendicuhtris, Bull., et l’Agaric disséminé,
Pers., Ag. digilalifonnis, Bull.
Quant à la consistance de ces plantes, les nues sont
charnues, d ’autres sont gélatineuses, pulpeuses, d ’autres
sont dures, coriaces; quelques-unes même ont la consistance
du liège ou celle du bois. Les espèces épiphytes, ou
lignicoles, sont généralement plus coriaces que les espèces
terrestres; elles présentent aussi plus de diversité dans
leurs formes.
La couleur des champignons est extrêmement variée.
On peut dire q u ’il n ’est pas de nuances que ces plantes ne
présentent : les botanistes, dans leurs descriptions, sont
même souvent embarrassés pour donner un nom à ces
nuances. On trouve eu elles toutes les dégradations du
jaune, de l ’orangé, du rouge, du pourpre, du lilas, du
brun, du fauve, du châtain, du bistre, de la terre d ’ombre,
etc.
Le vert et le bleu sont les couleurs q u ’elles affectent le
moins souvent. loe premier ne s’observe que dans quelques
Russules, l ’Agaric vircsceut, Schæff., l ’Agaric à lames fou rchues,
Pers., et, dans les variétés vertes des Amanites phalloïdes,
Fr: et Mappa, Batsch. Le bleu ne se voit guère non
plus que dans l ’Agaric odorant. Bull., l ’Agaric bleuâtre,
A g. (Cortinarius) cyanites, Fr., et l ’A garic vert-de-gris, A g.
æruginosus, Curt.
Le rouge vif, et toutes les variétés du rouge, se remarquent
dans diverses Russules, Agaricus integer, L in ., Ag.
enielicus, F r ., Ag. sanguineus, Bull. Le rouge vineux se
voit dans l ’Agaric rougeâtre, Ag. (Amanita) rubescens,
Pers., dans la Clavaire améthyste, lîuÎh, dans les feuillets
du champignon de couche. Le violet s’observe dans plu sieurs
Cortinaires.
Bon nombre de champignons sont entièrement blancs.
Leur couleur n ’est pas constante dans toutes les espèces ;
elle varie quelquefois assez pour laisser des doutes dans la
determination de quelques-unes, surtout de la section des
Russules. Cette différence de coloration, tantôt plus faible,
tantôt plus prononcée, est due souvent à l ’action de la lu mière,
mais plus souvent encore à l ’âge de la plante.
Quelques champignons sont unicolores ; c ’est-à-dire
q u ’ils ne présentent q u ’une seule couleur, mais nuancée à
difféients degrés; d autres ont des couleurs variées dont
les tons sont tranchants et forment contraste : plusieurs sont
zones, rayés, marqués de taches de diverses couleurs. Quelques
uns ont un aspect velouté, soyeux, micacé; d ’autres
sont lisses, luisants.