
LUS CHAMPIGNONS.
I.Tmmiilité est nécessaire à la tru ffe ; la plante meurt
quaml la sécheresse est grande et dure longtemps; une
quantité d ’eau trop grande aussi lui est nuis ible ; elle la
fait dépérir eu la chargeant de moisissure.
Une première tentative a-t-elle échoué, il ne faut pas
l)oiir cela se décourager ; le terrain est préparé pour l ’année
suivante. 11 est rare que l ’on échoue une seconde fo i s , si
l’on transporte daus la couche de nouvelles truffes. Pour
])lus do sûreté encore, ou peut faire plusieurs plantations
dans le même terrain, en différentes saisons.
■S’il faut en croire les cultivateurs de tru ffe s , tout propriétaire
d ’une ferme, d ’un jardin ou d ’un bosquet oû sout
plantés des chênes, des hêtres, des châtaigniers et antres
arbres, peut établir des couches et cultiver la truffe. 11
suffit pour cela de choisir un emplacement qui se trouve
daus les conditions de celui dont on aurait fait choix daus
le bois. On creuse, comme l ’a dit plus haut Bornholz, à
r” , 3 o ou i " ',5 o de profondeur le terrain destiné à la truffière.
Ou remplit la fosse que l ’on a creusée par de la
terre choisie daus la forêt, ou, à défaut de celle-ci, par de
la terre végétale retirée des endroits où ont vécu de temps
immémorial des groupes d’arbres. On traite ensuite cette
couche comme on aurait traité celle qui aurait été établie
dans un bois ; ainsi ou plante de jeunes chênes, de jeunes
hêtres sur la truffière; ou recouvre celle-ci chaque automne
d ’une couche épaisse de feuilles de chêne, et l ’on a soin
d ’a rracher de dessus la truffière toutes les grandes herbes
qui pourraient donner trop d ’ombrage. Il sera bien de retourner
les terres de la truffière après les avoir engraissées,
non avec du fumier, il lui serait contraire, mais avec des
feuilles de chêne.
tl faut, autant que possible, éloigner des truffières les
animaux qui sont les ennemis de la truffe.
U
CULTUIIE DE LA TRUFFE.
Dans les bosquets, les truffes ont surtout à souffrir des
attaques des souris, des loirs, des mulots, des limaces rouges
et noires, des vers provenant de grosses mouches, des
larves de lianiietou, des scolopendres, des cloportes. Dans
les grands bois, elles ont à souffrir de celles des sangliers,
des cerfs, des chevreuils et des écureuils.
Pour détruire, ou du moins diminuer le nombre des
insectes, il sera bien de remuer de temps à autre, mais su-
jierficiellement, le terrain avec une petite bêche, et d ’y
mêler une certaine quantité de bonne cendre ou de chaux.
En France, le nombre des espèces de truffes est plus
considérable q u ’on ue le croit communément; il se monte à
une quinzaine, dont cinq ou six sont alimentaires, et dont
trois, à ce q u ’il paraît, sont confondues sous le nom de
truffes noires.
Les truffes noires ne végètent q u ’au milieu du chevelu
des racines des arbres, et en particulier du chevelu de trois
espèces de chêne : le chêne rouvre , Quercus rohur, Lin.,
appelé dans quelques endroits chêne femelle; le chêne
yeuse, Q. ile x , L in ., et le chêne kermès, Q. coccifera.
Lin. Elles acquièrent sous ces arbres un parfum qui leur
manque lo rsqu ’elles viennent entre les racines du charme,
du hêtre, du châtaignier, etc., au pied desquels on les rencontre
quelquefois.
La truffe noire, dite du Périgord ou de haute Provence,
est celle que l ’on cultive de préférence. Elle vient surtout
dans les bois de chêne rouvre, arbre qui se distingue de
ses congénères par ses fruits sessiles. C ’est dans les terrains
tertiaires et de transport à base calcaire, argileuse, marneuse,
mêlés de cailloux, q u ’elle se plaît. Et, comme je l ’ai
dit des truffes en général, elle vient plus volontiers sur la
lisière des bois ou dans les endroits qui ne sont pas trop
ombragés. U