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LES CllAMlMGNONS.
L E U l t G É O G R A P H I E .
tropicales; plus haut, celles du sud de l ’Europe, et plus
haut encore, celles du nord de l ’Europe.
Certaines espèces sont cosmopolites, c ’est-à-dire q u ’elles
croissent sous tontes les latitudes. Parmi celles qui nous
intéressent, je citerai le cliampignou de couche ; le Poly-
porus versicolor, t ’r. ; le P . lucidiis, l ’' r. 1; le P. iOs niarius '
l'i'.; le ic/lizopkj l/iim commune, Fr. ; VAguricusped/udes,
Fi'., et nos espèces communes de Vesse-lonp, qui sc rencontrent
a peu près dans toutes les parties du monde, excepté
dans les régions extrêmes du Nord.
H est certaines espèces qui viennent communément chez
nous, et que l ’on trouve aussi dans des contrées excessivement
éloignées de la ¡’rance. Le Chivuriii fu s lig ia la , L in .,
a été observé à la C n y an e ; le Geoglossum liirsiiltim, l ’ers.,
à n i e de l-’rance ; le rhelephova lerrestris, Pe rs ., dans l ’A mérique
équinoxiale; le Lycoperdon pyriforme, S chæff., à
la Nouvelle-Grenade, etc.
Dans les contrées les plus lointaines, la ïa çmaih e, la
Nouvelle-Zélande, File de .Inan-Fernandez, le Chili, se
trouvent des espèces européennes, et même eu assez grand
nombre, proportionnellement aux espèces indigènes.
L’Amérique du Nord est très-riche en champignons.
Outre les esjièces qui lui sont propres, elle eu possède une
multitude de celles qui viennent en Fiurope.
Les pays tout à fait au nord n ’ont pas p ou r ainsi dire
d ’espèces spéciales ; ils ne produisent guère que celles, des
zones tempérées.
Mais , si quelques champignons semblent venir à peu
près partout, heaucoiip d ’autres, au contraire, sont particuliers
à certaines régions, à certaines contrées ; ils ont
leurs localités d ’élection, leur préférence pour tel ou tel
sol ; vainement on les chercherait ailleurs.
Les Polypores et les Lenzites ont pour centre principal
les pays tropicaux; les Agarics viennent plus volontiers
dans les régions froides; les Coprins se rencontrent sur
tout le globe.
Les champignons dos contrées boréales sont en général
plus charnus et moins coriaces que ceux des régions tropicales.
Sous l’équateur, les Russules sont presque subé-
reuses.
Les forets vierges des pays tropicaux produisent des
champignons toute l ’année. En Europe, ce n ’est guère q u ’en
automne que ces plantes se montrent en quantité. Dans
cette partie du monde, le nombre des espèces diminue à
mesure que l ’on s ’avance vers les régions polaires, comme
il diminue à mesure que l ’on s ’é lève sur les montagnes.
Les champignons qui viennent sous les arbres conifères
ne viennent généralement pas dans les bois d ’essence non
résineuse.
Les Cortinaires et les Hydnes se plaisent dans les régions
boisées ; on ne les trouve pas dans les terres cultivées. Les
Coprinaires, tout au contraire, de même que les Pratelles
et les Coprins, se plaisent dans les pays de plaine riches
eu engrais.
Les champignons, si nombreux aujourd’hui en espèces
vivantes, ont-ils été trouvés à l ’état fossile? L ’attention des
géologues s’étant jusqu ’à présent peu portée vers l ’étude
des cliampignons fossiles, le nombre des espèces reconnues
comme telles est resté fort limité. .Tusqu’alors il n ’v a
guère que le Rolet oblique, Bull., Poijporus lucidus, l<’r .,
chamjiignou que l ’on rencontre vivant à peu près sons
tontes les latitudes, que l ’on connaisse à l ’état fossile. C ’est
dans les marécages de Cambridgcshire que ce champignon
a été trouvé fossilisé.
On a constaté dans l ’ambre jaune l ’existence de P én ic illium
contemporains de ces espèces conifères, perdues au