
Los espèces charnues très-épaisses, la plupart des Bolets,
des Ilvdnes, des Agarics, et celles qui se liquéfient facilement,
doivent être clloisies avant leur entier développement.
Les ïremolles et autres champiguons gélatineux se collant
au papier, on les laisse se sécher d ’eux-mêmes ; veut-on
ensuite les examiner, on les humecte.
Les champignons coriaces, subéreux ou ligneux, perdent
facilement le peu d ’humidité q u ’ils possèdent; tels sont
divers Polypores, Hydues, Téléphores. Il suffit pour les en
priver de les placer dans un heu sec et aéré. 11 faut avoir
soin de faire choix d ’individus qui ne soient pas attaqués
par les insectes. On fait périr les oeufs et les larves en desséchant
le champignon au four ou en l ’exposant à uu soleil
ardent.
Pour préserver les champignons desséchés des attaques
des insectes, on les plonge à diverses reprises clans une solution
de sublimé, d ’acide arséuieux ou de sulfate de cu ivre,
ou bien on les imbibe plusieurs fois de cette solution.
On peut substituer au sublimé, à l ’acide arséuieux et au
sulfate de cuivre la décoction de quassia amara, Picmna
exce/sa, D e c., ou (l’écorce de simarouba, Sirnarnba offi-
ciiuiUs, A u b l ., à la quantité de soixante grammes dans
cinq cents grammes d ’eau ; ou même l ’infusiou de tabac, à
laquelle on a ajouté quelques clous de girolle ( i) .
Les espèces de champignons qui sont minces, aplaties
et cl une consistance coriace, se dessèchent-aisément dans
de vieux livres ou dans du papier. Celles qui sont épiphyl-
les se dessèchent avec la feuille même qui leur sert d ’ha-
hitat. Les espèces fragiles se conservent clans des boites au
fond desquelles on a mis un peu de coton.
Les Lycoperdonées doivent être recueillies avant leur
(t) Los diampiguons dessédiés sont surtout attaqués dans l’hcrliier par
.es dcrmestcs, les ptiiies, les Ijostryches, etc.
maturité. On les laisse à part pendant un jou r ou deux, afin
q u ’elles aient le temps de perdre l ’eau cju’elles émettent
par une sorte de fermentation ; après quoi on les dessèche
dans du papier sans trop les presser.
Les Oeaster se iieuveiit mettre immédiatement sous
presse.
Les Morilles se gardent facilement entières, e t , si l ’on
veut, avec leur forme naturelle. Pour cela, on fait un trou
à l ’extrémité inférieure du pédicule ; on remplit le champignon,
lequel est creux, comme fo u sait, de sable fin, et on
le suspend la tête en ba s; lorsqu’il est sec, on fait tomber
le sable. Le cliampignou préparé de la sorte conserve à
peu prés sa forme et son volume.
Les Pezizes et les Helvelles se dessèchent facilement aussi
en les laissant séjourner pendant quelques jours dans du
sable sec.
On peut cons(u’ver les cliampigiions dans de l ’alcool
étendu d e au , mais ce moyen est dispeiidieux. Ces plantes
d ’ailleurs perdent leur couleur dans l ’alcool ; en outre, le
liquide,se trouble, ce qui met dans la nécessité de le renouveler
do temps à autre,
On emploie divers procédés p ou r conserver les truffes.
Elles se gardent assez bien dans leur terre natale, si on les
couvre de sable ou d ’argile desséchée et pulvérisée, de manière
qu elles ne se touchent point. On les enferme alors
dans une caisse dont on hite les bords pour empêcher que
1 air 11’y pénètre. C ’est ainsi q u ’ou nous envoie les truffes
du Piémont. Ou les emballe aussi dans du sou, daus des
étoupes, dans de la cendre, ou bien ou les entoure de cire,
de graisse, d ’une peau fine ; d ’autres les fout mariner et les
enferment ensuite dans des liocaux de verre hermétiquement
fermés. Lorsqu’on les lave, l ’humidité s ’insinue daus
leurs pores et hâte leur décomposition.