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Une seule spore peut-elle produire ces mycélium si complexes
qui, dans quelques espèces, nous frappent par leur
étendue; ou bien ces mycélium sont-ils le produit de la
germination d ’uu grand nombre de spores dont les filaments
entremêlés, confondus ensemble, finissent par p ro duire
ces groupes quelquefois si nombreux de champignons?
Ce que l ’on sait, c ’est que dans les espèces à organisation
s im p le , comme les Mucorés, les Mucédinés , une seule
spore suffit pour développer une moisissure, qui bientôt
occupe une surface relativement étendue.
Mais comment s’opèrent les fonctions vitales dans ces
plantes ?
Nous avons vu, que si les champignons varient beaucoup
dans leur structure et leur configuration, ils sont néanmoins
composés uniquement de fibres entrelacées et formant,
par leur disposition, un tissu réticulaire, dont les
cellules, tantôt arrondies, tantôt allongées, communiquent
avec les agents extérieurs au moyen de pores d ’une ténuité
extrême. C ’est par ces pores que se fout l ’absorption et
l ’exhalation.
Ces plantes n ’ayant pas de vaisseaux propres à la circulation
de la séve, comme en ont les végétaux d ’uu oi-dre
plus élevé, c ’est dans les cellules mêmes, dont toute la
plante parait formée, que sout contenus les fluides nutri-
ciers dont la circulation presque insensible se fait p a r une
sorte d ’attraction capillaire.
On admet généralement que les champignons se laissent
pénétrer de fluides par endosmose et q u ’ils abandonnent
ces fluides par exosmose. C ’est dans ce double mouvement
continu d ’absorption et d ’élimination que s ’accomplissent
les phénomènes de nutrition, d ’assimilation, d ’accroissement
et bientôt ceux de reproduction de la plante.
Arrivé à son état parfait, le champignon donne des semences
comme tous les autres végétaux; les semences émises,
il y a presque aussitôt arrêt de développement dans la
plante; les phénomènes d ’exhalation prévalent sur ceux
d ’absorption, et bientôt survient la cessation de la vie.
La plupart des champignons croissent avec tant de rapidité,
que l ’on dit eu proverbe: Pousser comme un champignon.
11 en est qui eu quelques heures arrivent à leur
complet développement. Le Lycoperdon gigantesque a c quiert,
en moins d ’une nuit, le volum'e de la tête d ’un
homme.
Les pluies d ’orage surtout favorisent leur apparition.
Le lendemain d ’un jou r de pluie où le tonnerre s’est fait
entendre, on est tout étonné de voir des champignons là
où la veille on n ’aurait pas soupçonné l ’existence de leurs
germes. Mais, si ces plantes poussent vite, ellespassent vite
aussi. Dans les Coprins, la durée de la vie est éphémère;
c ’est à peine s ’ils ont vécu un jou r q u ’ils se flétrissent.
Dans les espèces charnues, la durée moyenne de la vie est
de six à douze jours. Elle est plus longue dans les espèces
dont la consistance est coriace, — les Lentinus, les Marasmius,
— et dans celles dont la texture est comme tubére
u s e ,— certains Polypores et certains Hydnes.— ^ Les Polypores
à amadou, Poijporus fomenlarius et P . igniarius,
ont une existence dont la durée paraît s’étendre à plusieurs
années, puisque, tous les ans, une nouvelle couche de
pores vient s ’ajouter aux couches anciennes; on peut dire,
cependant, que la vie réelle de ces champignons ne se prolonge
guère au-delà de quelques mois. Ce qui trompe sur
cette durée apparente, c ’est que, pendant plusieurs années
de suite, des couches nouvelles de tubes ou pores se
développent sur les couches anciennes qui leur servent
d ’habitat. H en est.de ces plantes comme de la plupart des