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LES CHA.MPIGNONS.
5o à 60 centimètres, pour ingérer dans l’estomac une potion
émétisée, ou uu éméto-catliartique. On introduit la sonde
dans la bouche, au défaut d ’une dent, ou bien on l ’engage
dans l ’espace qui reste libre entre les deux dernières molaires
et l ’arcade deulaire. On fait pénétrer la sonde dans
1 oesophage et même jusque daus l ’estomac ; on chasse alors,
au moyen d’une seringue qui s’adapte à celle-ci, le liquide
que l ’on a soin de pousser lentement.
On peut craindre dans cette opération de faire pénétrer
la sonde dans le larynx ; ou évite cet accident en dirigeant en
arrière l ’extrémité de celle-ci. On pourrait aussi faire pénétrer
la sonde par les narines ; quoi q u ’il en soit, ces divers
procédés opératoires exigent une main exercée.
Cliantarel assure avoir employé avec avantage la décoction
de noix de galle, comme antidote des champignons.
La noix de galle, de même que le tannin, expérimentés
par moi, ue m’out donné aucun résultat avantageux.
M. Réveil, les ayant expérimentés de son côté, dit que ces
substances, de même que la décoction de quinquina, sont
d’une complète inutilité.
Le café néanmoins est d ’une utilité bien démontrée dans
les cas d ’empoisonnement par les champiguons narcotiques
; mais c ’est bien moins peüt-cfrc à cause dn tannin
qu ’il contient que parce qu’il possède nue propriété stimulante,
dont l ’effet essentiel est de tirer les malades de
l ’assoupissement dans lequel les plongent si souvent ces
espèces, cju’il agit.
M. Boudier pense cpie le tannin et l ’infusion de noix de
galle peuvent être donnés avec avantage, mais il préfère,
après que les vomissements ont été provoqués, donner de
temps en temps aux malades, et par cuillerées, une solution
Irès-légère d ’iodure iodé de potassium ; cette solution,
dit-il, précipite le poison des Amanites mieux que le tannin
MOYENS UE REMÉDIER AUX ACCIDENTS. 213
et l ’infusion de noix de galle , et pénètre plus facilement
dans la circidalion (1).
Dans l’empoisonnement par les champignons à principe
âcre, lorsqu’une fois on est parvenu à provoquer l ’expul-
siou de la substance nuisible, ou bien lorsqu’il s’est écoulé
un temps fort long depuis le moment de son ingestion, et
que l ’on peut raisonnablement supposer q u ’elle a été toute
a b so rb é e , et ne se trouve plus daus les voies digestives,
c ’est aux moyens jugés propres à combattre l ’inflammation
qui s’est développée sur l ’estomac, les intestins et souvent
dans d ’autres organes, cpi’il faut avoir recours; inflammation
qui se reconnaît à la sécheresse de la langue, l ’intensité
de la so if, la fréquence et la petitesse du p ou ls , la
chaleur de la pean, la d o u le u r et la tension du ventre.
Ces moyens sont : les saignées générales et locales, cpie
l ’on est quelquefois obligé de réitérer; les boissons miici-
lagiueuses, telles que la décoction de gomme arabicpie,
l ’infusion de racine de guimauve, de graine de lin ; les boissons
émulsives, le lait d ’amandes, le lait coupé , le blanc
d ’oeuf battu dans de l ’eau, les boissons dites délayantes et
rafraîchissantes, la décoction d ’o r g e , de gruau ou de fé cule,
les sirops d ’orgeat, de groseille, de limon, de vinaigre,
étendus d ’eau ; le p etit-lait, l ’oxymel , la limonade
avec le citron ou l ’orange. Généralement les acides végétaux
sont employés avec avantage à cette période de la
maladie. Un pharmacien de Bordeaux a préconisé l ’ammoniaque
liquide.
Si les boissons étaient rejetées par les vomissements,
comme il arrive quelquefois lorsque l ’inflammation est fort
intense, il faudrait les faire prendre seulement par cuillerées
à la fo i s , et insister sur l ’emploi des saignées, des
(t) Des Champignons, etc., p. 122.