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L E S C H A M P I G N O N S .
Le Lenlinus smwissinms, F r ., répand, dit Fries, une
odeur très-agréalde, et qui est perceptible à 20 pieds de
distance.
Dans le nombre des espèces dont l ’odeur est fétide, je
citerai l ’A garic soufré, Bull., qui, à peine sorti de la terre,
a celle du chanvre roui, et qui, devenu adulte, exhale une
odeur cadavéreuse; l ’Agaric aqueux. B u ll., et la Pezize
stipitée. Bull. (P. macropus, Pers.), qui sentent la punaise ;
l ’A ganc fétide , Pers., Ag. (Russula) foetens, Fr., d o itc e nom
à son odeur repoussante; l’Agaric spermatique, P aul., doit
le sien à l ’odeur toute particulière que ce nom rappelle. Le
Satyre impudique. Phallus impiuUcus, U n ., répand, à sa
maturité, une odeur d ’une fétidité extrême, qui se fait sentir
au loin et qui attire les mouches, comme le ferait la chair
corrompue; le Clathre grillé, Clathrus cancellatus. Lin., a
une odeur plus repoussante encore.
Le principe odorant de la plupart des champignons est
v ola til; l i s e dissipe en grande partie par la dessiccation.
Quelques espèces cependant, telles que VHydnuni suaveo-
lens, Pe rs ., l ’Agaric mousseron, Ag. albellus, D e c ., l ’A garic
camphré. Bull., gardent leur odeur étant desséchées.
Toutes les espèces de champignons contiennent un suc
ou fluide aqueux, analogue à la sève des plantes phanérogames;
mais, outre ce principe, nécessaire à l ’accroisse-
meiit et à 1 entretien de la plante, quelques-unes possèdent
un autre suc de nature laiteuse, le plus ordinairement
blanc, opaque, lequel s ’épanche lorsque Pou vient à blesser
la plante, et qui est assez caractéristique pour que Pou
ait créé avec ces espèces un sous-geiire auquel 011 a donné
le nom de Lactaire.
Les champignons rangés dans la section des Lactaires
ne sont pas les seuls cependant qui donnent un suc laiteux
a la cassure; les Agaricus galopus, Vnxi., prasiosrnus, F r .,
I . K U R S P R O P R I E T E S P H Y S I Q U E S .
crocalus, Pers., d e là section desMycèues, en donnent aussi.
C’est dans le pied de ces derniers que ce suc est contenu,
l.e pied des individus jeunes du Polypore squammeux,
IT'., distille aussi un suc de nature laiteuse.
Le suc laiteux est coiicrescible.
Nous avons vu que les spores, ou organes reproducteurs
des champignons, sont des corps d ’une petitesse extrême.
Leur dimension varie entre quatre à cinq millièmes de
millimètre etquelqiies centièmes de millimètre. Assez ténues
[lour échapper entièrement au tact lorsqu’elles sont isolées,
elles font éprouver, lorsqu’elles sont abondantes, la sensation
d ’une poussière fine. Leur densité est moindre que
celle de l ’eau ; aussi sont-elles facilement transportées par
les vents, les courants d ’air.
f.eur structure est très-simple. Elles sont formées par
unc seule cellule ou petite vésicule très-miiice, contenant
uii fluide qui tient des granulations en suspension. Dans
quelques espèces cependant, appartenant à des genres tout
à fait inférieurs, et dont nous n ’avons pas à nous occuper,
elles sont cloisonnées et semblent renfermer des sporules
ou spores plus petites ; mais peut-être ces spores cloisonnées
ne sont-elles que des péricarpes ou de véritables siliqucs
renfermant les sporules.
Les spores ont une forme ovale, elliptique ou sphérique,
selon les espèces. Elles sont lisses dans la plupart des champignons;
mais, dans quelques-unes de ces plantes, le sT u-
béracés, par exemple, elles sont hérissées d ’aspérités.
L ’enveloppe de la spore est simple pour Corda ; elle se
compose, pour MM. Tulasne, de deux membranes difficiles
à séparer: l ’une externe, q u ’ils appellent exospore-, l ’autre
interne, q u ’ils nomment endospore. Pour d ’autres my cologistes,
les spores sont composées d ’un épispore et d ’un
nucléus. L’épispore est formé d ’une seule cellule, qui garde
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