Ce qui parait bien démontré, c ’est que les spores de la levure
de bière, inoculées sous la peau par le docteur Lowe,
ont produit la maladie cutanée appelée porngo lupmosa.
Le docteur Thiersch admettait que le choléra pouvait se
transmettre, de l ’iiomme à l ’homme, par des cryptogames
résultant di' la fermentation, lesquels se trouveraient répandus
dans l ’air et porteraient le ferment par la bouche
et les fosses nasales jusque daus l ’estomac (i).
Bien d ’autres maladies assurément que la carie dentaire
et la syphilis pourraient, si l ’on ne consultait que l ’analogie,
être attribuées à des productions cryptogamiques.
Le cancer, les ulcères atoniques, par e xem p le , ne pourraient
ils pas être regardés comme produits par une
plante q u i, se mullipliant sans relâche, rongerait lentement
l ’organe sur lequel elle se serait fixée?
La rage elle-même ne pourrait-elle pas être considérée,
comme occasionnée par le développement plus on moins
tardif de spores d’ un végétal d ’une nature toute particulière,
qui, inoculées avec la bave de l ’animal affecté de
rage, resteraient plus ou moins longtemps à l ’état d ’incu-
batiou, selon la constitution de l ’individu, mais qui, un
jo u r , faisant effort pour se développer, produiraient
cette maladie fatale ? Je ne serais pas surpris que l ’on
trouvât des spores dans la bave des animaux affectés
de la rage, puisque déjà, en 1841, Laugenbek a trouvé
dans l ’écoulement nasal d ’un cheval morveux des fda-
ments mycodermiques et des spores brunâtres, réunies en
chapelet. Ce serait donc en détruisant les spores par une
cautérisation prompte, et avant q u ’elles soient absorbées,
que l ’on préviendrait l ’apparition de l ’hydrophobie rabique
et celle de la morve.
(I) G a ze tte hebdom,, t. II, p, 699.
Nous avons vu que la plupart des champignons exhalent
en se décomposant une odeur fétide ; beaucoup d’entre
eux répandent alors des miasmes putrides qui vicient l ’air,
et qui, au dire de quelques personnes, seraient la cause de
ces fièvres de mauvais caractère qui sévissent plus particulièrement
en automne, et qui, dans certains villages, situés
au milieu des bois humides, jettent si souvent la désolation
dans les familles.
Je ne sais si l ’accusation portée contre les champignons
en décomposition est fondée, mais il est certain q u ’on
préviendrait les effets q u ’on leur attribue, si, dans uu but
d ’économie domestique, on enterrait ces plantes pour les
convertir en fumier, comme le conseille M. Lavalle. Ce
procédé si simple, tout en conservant la santé, la vie aux
h ommes, produirait un engrais qui probablement ne le
céderait en rien à celui que donnent les animaux domestiques.
On a accusé plus d ’une fois d ’avoir occasionné des accidents
graves, des espèces de champignons qui, au su de
tous, sont alimentaires. La Morille, la Chanterelle, le champignon
de couche lui-méme, toutes les espèces reconnues
p ou r comestibles, auraient été la cause d ’empoisonnements.
On conçoit que les champignons, même les plus salub
res , occasionnent des accidents s ’ils ont été cueillis trop
vieux, s’ils ont subi un commencement de décomposition,
si leur cuisson est insuffisante, ou si l ’on en mange avec
excès.
Des Morilles, altérées par l ’état humide et pluvieux de
la saison, et, de plus, mal nettoyées avant la cuisson, oc=
casionnèrent des accidents sérieux dans une famille composée
du père, de la mère et de quatre enfants. Ce même
champignon, conservé pendant plusieurs jours, soumis à
l ’action d ’une température élevée et probablement ayant