
que l ’on soumet à l ’action de ces dernières substances ?
Les habitants de J a v a , dit Zippelius, se servent de la
poussière du Lycoperdon kakava, L é v ., pour se guérir de
coliques flatulentes.
La Truffe du Cerf, Elaphornjxes granidatus, F r ., servait
autrefois à colorer le baume apoplectique. Elle passait
pour alexipharmaque, c ’est-à-dire comme moyen propre à
expulser du corps les poisons, les virus, 'qui s’y seraient
introduits. On lui accordait aussi la propriété de p ro vo quer
la sécrétion du lait et d ’accélérer l ’accouchement. Si
elle possède réellement cette dernière propriété, on p ou rrait
la substituer au seigle ergoté. Il est vrai que celui-ci
se trouve plus communément dans les pharmacies.
Gleditsch parle d ’un paysan qui, pour réveiller en lui
les désirs vénériens, prenait tous les jours hu it grammes
d ’esprit-de-vin dans lequel il avait laissé macérer la Truffe
du C e r f, Eiaphomyces granidatus, Fr. Il vantait cette l i queur
comme ayant la vertu merveilleuse de ranimer ceux
qui étaient affectés de langueur maritale. Il en cédait la r gement
et gratuitement à tous les pauvres. Quelques charlatans,
moins généreux, vendaient, au poids de l ’or, cette
teinture à des jeunes gens blasés et à des vieillards maniaques.
Aujourd’hui encore la Truffe du Cerf est usitée
dans quelques pays comme aphrodisiaque.
La Truffe comestible , Tuber cibarium, Sibth. , et la
Truffe b lan ch e , Hhizopogon aibus, Fr. , Hymenogaster
Kiotschn, T ul., jouissent aussi à un haut degré de la ré putation
de porter aux plaisirs de l ’amour, réputation qui
pourrait bien être usurpée, car bon nombre de personnes
en ont m an gé , et même en assez grande q u an tité , sans
avoir constaté la propriété spéciale qu’on leur attribue.
Quoi q u ’il en soit, les Truffes paraissent être nn restaurant
efficace dans lés cas d ’épuisement et de faiblesse d ’estomac.
L ’estime que l ’on faisait de ces plantes, comme aphrodisiaques,
et la croyance où l ’on était q u ’elles ne venaient
point de semences et q u ’elles n ’en donnaient point, a inspiré
à un poète, dont le nom est resté ignoré, le distique
suivant :
Semina imlla damus; siae semine nascimui- ullo,
At qui nos maudit seinen liabere putat (i).
Le Satyre fétide, Phallus impudicus, L ., réduit en poudre,
est regardé, dans plusieurs cantons, comme un remède
qui porte aussi aux plaisirs de l ’amour.
Bechmaun dit q u ’on le donne aux bestiaux pour les
exciter à l ’accouplement. Ascherson a vu un cheval de
dix-sept ans se montrer très-ardent en amour après avoir
mangé de ce champignon. Quelques personnes prétendent
q u ’il détermine de fréquents avortements chez les vaches,
ce que d ’autres nient. Gleditsch dit q u ’on le cueille avant
q u ’il soit entièrement développé, car il paraît q u ’il ne
produit son effet que lorsqu’il est encore dans son volva.
Alors il n ’a pas l’odeur fétide q u ’il aura plus tard. On lo
dessèche et on l ’emploie réduit en poudre. Hertwig l ’a
donné à des chiens et à des che vaux; il u ’en a rien obtenu.
Ne serait-ce pas la forme même de ce champignon
qui lui aurait fait accorder la vertu stimulante q u ’on lui
attribue ? Beaucoup d ’autres champignons, les Bolets, les
Agarics et les Morilles, en particulier, jouissent de la réputation
de posséder cette même vertu. La propriété aphrodisiaque
de ces plantes est fortement contestée aujourd’hui.
Le Phallus Mokusin, Liu. (Lysurus Mokusin, C ib .) ,e n
Chine, et le lycoperdon carcinomale, Lin. (Podaxon carci-
{{) « Nous ne provenons pas de semence, nous ne donnons pas de semence,
el celui qui nous mange pense en obtenir de nous. »