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ricus phalloides, F r. Agaric bulbeuy Bull. Son principe
malfaisant est assez actif pour que des personnes qui n ’eu
avaient mangé qu’un seul pied aient succombé. D ’après mes
expériences répétées, donné à des chiens, à l ’état frais, il les
tue à la dose de vingt-cinq à trente grammes; donné à
l ’état s e c , il les tue à une dose moins forte encore. Un
jeune chat, qui avait rongé quatre grammes seulement de ce
champignon frais, est m ort le cinquième jou r. Cette Amanite
tue, tantôt de vingt-quatre à trente-six heures après l ’ingestion,
et tantôt après avoir fait languir trois ou quatre jours.
\JAgaricus Mappa, Batsch, champignon qui ressemble
tellement au Phalloïde que pendant longtemps les botanistes
les avaient confondus et n’en faisaient qu’une seule
espèce. Agaric bulbeux, Bull. Amanita venenosa, Pers.,
est un peu moins actif que le Phalloïde, et néanmoins plus
d ’une fois il a donné la mort. VAgaricus pantherinus,
Déc., tue aux mêmes doses que le Mappa.
\f Agaricus muscarius, Lin., oufausse Oronge, est un poison
peut-être moins violent que les précédents. Plus d ’une
fois, cependant, il a mis aussi la vie en danger. 11 occasionne
surtout de graves accidents nerveux, lesquels, il est
vrai, se dissipent le plus ordinairement après avoir donné,
pendant un jo u r ou deux, les plus vives inquiétudes.
Nous avons vu plus haut que l ’u rine de ceux qui ont
fait usage de ce champignon acquiert des propriétés enivrantes.
La chair des rennes qui ont été tués peu de temps
après en avoir mangé est pareillement enivrante ( i) .
A ces faits j ’ajouterai qu e l ’on a des exemples d ’enfauts
qui, allaités par des femmes empoisonnées pour avoir mangé
des champignons vénéneux, ont succombé, empoisonnés
eux-mêmes par 1« lait de la nourrice.
(t) Langsdorf.
Les Agarics de la section des Amanites agissent à la
manière des poisons narcotico-âcres, c ’est-à-dire que leurs
effets sont ceux de l ’opium et des solanées.
Le suc de ces champignons appliqué sur la peau dénudée
produ it, par absorption, le narcotisme et des accidents
nerveux, sans apparence d ’inflammation extérieure.
Celui de l ’Agaric phalloïde, inoculé sous la peau d ’oiseaux
de petite tajlle, les a tués dans les vingt-quatre heures,
d ’après mes expériences.
Les Agarics du sous-genre des Russules agissent à la façon
des poisons âcres caustiques, et cependant, comme les
Amanites, ils produisent quelquefois des effets narcotiques.
Les Russules les plus évidemment toxiques sont VAgaricus
ruber, F r ., VAgaricus emeticus, Pers., et VAgaricus
sanguineus, Bull.
Ces champignons ont une saveur extrêmement âcre.
Lorsqu ’on les mâche, ils impriment à la langue et à la
bouche une sensation brûlante. Lenz, Krombholz et plusieurs
personnes ont éprouvé des coliques et des vomissements
pour avoir seulement goûté de VAgaricus integer.
Prises comme aliment, les Russides provoquent des nausées,
des évacuations alvines excessives,une soif a rden te ,
de l ’anxiété, de l ’oppression, une sensibilité extrême de
l ’épigastre, une altération profonde du visage, enfin tous
les symptômes de l ’inflammation de 1 estomac et des intestins.
Ces divers symptômes s’accompagnent quelquefois
de coma et autres accidents nerveux, ce qui permet de
supposer que la présence du principe caustique n’exclut
pas celle du principe narcotique. Eu g én é ra l, les symptômes
d ’empoisonnement par les Russules se manifestent
plus promptement que ceux que produisent les Amanites.
Le suc des Russules, mis sur la peau dépouillée de l ’épi