
L E S C H A M I M G N O N S . LEUR PHYSIOLOGIE.
(les spores animées de mouvements, se produiraient à la
suite de la fécondation.
Ainsi donc, il y aurait dans la classe des champignons
des espèces que l ’on pourrait regarder comme dioiques,
et d ’autres qui seraient monoïques. Les observations de
ces auteurs auraient besoin peut-être, pour être admises à
faire retrancher les champignons de la grande classe des
plantes agames, d ’être appuyées sur de nouvelles observations.
La vérité est néanmoins que les basidies et les thé,-
ques peuvent être considérés comme de véritables ovaires,
contenant ou supportant les spores ou sémiuules; mais,
(|uant aux organes de la fécondation, ou peut dire q u ’ils
sont encore à trouver, leur existence n ’étant pas suffisamment
démontrée.
Les anciens étaient persuadés que les champignons naissent
spontanément.
D ’après Pline , le principe générateur de ces plantes
réside dans le limon, dans le suc acescent de la terre h u mide
et dans les racines de presque tous les arbres à
gland ( i) .
La croyance à leur génération spontanée fu t longtemps
partagée par les modernes ; mais, depuis que Micheli a démontré
que les champignons se reproduisent de semences
comme les autres végétaux, elle a été généralement abandonnée.
Personne aujourd’hui peut-être ne croit à la spontanéité
de leur génération, même pour les espèces les plus
simples. On a reconnu eu effet que les spores ou sémiuules
des champignons, placées dans des circonstances favorables
au développement de ces végétaux, germent eu quelque
façon à la manière des plantes d ’un ordre plus élevé,
Ces spores ont besoin pour germer d ’une température de
(1) Pline, 22-48 et 22-4
i5 à i8 degrés centigrades; celles de certaines espèces ge rment
cependant à une température peu supérieure à celle
(le la glace. Les froids au-dessous de zéro empêchent le
développement de leur germination, comme ils empiïehent
celui des autres végétaux.
Les spores de quelques espèces peuvent germer aussitôt
après qu’elles ont quitté le sporophore ou réceptacle, dans
lequel elles ont pris naissance; tel est le cas de la plupart
(les moisissures. Trois heures suffisent à certains Mucors,
six à douze lieures à certains Urédinés. Les spores de diverses
sphéries germent q u ’elles sont encore renfermées
dans leurs thèques. La germination des grandes espèces,
tout au contraire, Agaricinés, Polyporés, e tc ., ne se produit
que longtemps après leur émission ; il semble q u ’une période
de repos soit nécessaire aux spores pour que leur
germination puisse s ’opérer. Cette période dépassée, si les
spores se trouvent placées dans des circonstances d ’hahitat,
d ’humidité et de température favorables, les phénomènes
de la végétation ne tardent pas à se manifester. En
suivant ces phénomènes, on voit d ’ahord sortir d ’un pôle,
ou même des deux pôles opposés des spores, un filament
ou radicule, qui bientôt se divise et se multiplie en rameaux
plus ou moins nombreux, presque toujours blancs, lesquels
s’enchevêtrent, s’eutre-croisent et forment ce que Ton
appelle mycélium ou blanc de champignon.
Le mycélium paraît jouer dans ces plantes le rôle que
jouent les racines dans les plantes monocotylédoues et dicotylédones,
ou peut-être, et mieux encore, le rôle que
joue le placenta dans l ’oeuf humain et dans celui des autres
mammifères ; c ’est-à-dire q u ’il puise là où il a pris naissance
les sucs qui doivent servir à la nutrition et au développement
du nouvel être.
Toutes les espèces de champignons paraissent pourvues,