
Chaque espèce de truffes paraît du reste avoir une préférence
marquée pour les racines et l ’ombrage de certains
arbres. Les différentes espèces de chêne donnent, à ce que
l’on assure, des espèces différentes de truffes.
Daus le Midi de la France, on cultive le chêne tout exprès
pour favoriser la multiplication de la truffe; le voisinage de
cet arhre lui étant pour ainsi dire indispensable. La truffe
noire qui vient sous le chêne rouvre est cultivée de préférence.
Les tubercules se rencontrant presque toujours au pied
des chênes qui en ont donné les années précédentes, ou
marque ces arbres d ’une croix blanche, afin de les reconnaître,
et rendre plus facile la recherche du tubercule. Les
arbres sont-ils devenus trop grands, ils ombragent trop
lortemeiit le sol et le garantissent d e là pluie; le sol cessant
alors d ’être favorable à la végétation du champignon, il
faut renouveler le taillis par coupes.
La culture de l’espèce ou variété qui vient sous le chêne
yeuse, de même que celle qui vient sous le chêne kermès,
ne pourraient pas être tentées daus le Nord de la France’
])uisque ces arbres n ’y viennent p a s .
Une autre espèce, peut-être, de truffe, paraît se plaire
dans le voisinage des racines de coudrier. Des plantations
de cet arbuste ont même été proposées dans le Midi de la
France, dans le but de multiplier ce tubercule. Les cou driers
étant abondants dans les provinces du N o rd , il est
à présumer que la culture de cette truffe y réussirait.
11 est rare, en France, de trouver des truffes sous les conifères;
en Algérie, le Terfezia Leonis, TuL , sorte de truffe
comestible, vient à l ’ombre des pins et des cèdres.
A Carpentras, ou vend annuellement, dit Martin, du premier
décembre à la fin de février, sur le marché, pour deux
millions de truffes, qui sont envoyées daus l ’Europe eii-
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tière. Le Périgord eu fait aussi un commerce considérable.
.
Les truffes ont été cultivées de vieille date; elles Fêtaient
déjà du temps de François I", car Bruyerin , son
médecin, dit, dans son traité De. re cihaiia, que dans certaines
contrées humides, les truffes que l ’on exportait
étaient le produit de la culture ( i) : Quibusdam Lucis accep-
hintuf riguis et seruntur.
(1) B r u e r in u s , p . 3 4 o .