
a été employée avec succès, assure-t-on, contre lepilepsie
et d ’antres maladies nerveuses. Bcrnardet et AVhisliiig
attestent sou succès (i).
Pienck faisait prendre sa poudre intérieurement contre
1 épilepsie. Tl la donnait à la dose de cinquante grammes
à un gramme, trois fois par jo u r , daus de l ’eau, ou à celle
de quatre grammes, une fois seuiemeut dans la journée,
administrée dans du vinaigre, comme plus efficace.
Employé à l ’intérieur et à l ’extérieur, eu même temps,
ce champignon aurait guéri les engorgements chroniques
{tumeurs et indurations), les scrofules, et des ulcères fistu-
leux de mauvais caractère.
Sa poudre, répandue sur les ulcérations de la cornée, fes
excoriations du bout du sein, les ulcères sanieux ou compliqués
de carie, aurait guéri ces maladies.
^ La fausse Oronge était cueillie avant sa maturité, puis
scellée à l ’ombre ou dans un four. Les m édecins employaient
de préférence la poudre obtenue du pied du champignon;
attendu q u ’il contient, comme nous l ’avons d it , plus de
principe actif que le chapeau.
La teinture de ce champignon a été vantée contre la teigne,
les impétigos, les dartres et le catarrhe chronique avec
crachats muqueux et puriformes. Pdle se donnait, étendue
d eau ou de vina igre , à la quantité de douze à quarante
gouttes, répétée trois fois par jour.
La fausse Oronge aurait aussi, à ce que l ’on prétend ,
arrêté des diarrhées et des sueurs trop abondantes.
On sait que les habitants du Kamtschatka emploient ce
champignon non pas comme médicament, mais dans le
but de se plonger dans une sorte d ’ivresse.
Tantôt ils le mangent desséché et tantôt infusé dans du
(I) Whisling, Dîssert. de v ir tu t. À g a r ic i m u sca rii.
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suc de Vacciniurn uliginosum, ou bien encore ils en préparent,
avec les feuilles d ’une espèce d ’épilobe et de l ’eau,
une boisson q u ’ils boivent comme du vin. La fausse Oronge
produit sur eux l ’effet du vin, et, comme celui-ci, elle p ro voque,
chez quelques-uns la joie, l ’exaltation, les chants, la
danse; tandis que chez d ’autres elle amène la tristesse, la
violence, les excès. Je ue recommanderai pas le procédé
kamtschatkale comme moyen propre à préserver des maladies.
Ce champignon n ’a jamais, que je sache, été employé
■en médecine à titre de sédatif; ses propriétés narcotiques
cependant sont bien connues. Pourquoi ne l ’emploierait-on
pas comme succédané de l ’o p ium ? ] ! y aurait même de
l ’avantage sous le rapport pécuniaire ; car il ne demande
pas de culture ; on sait q u ’il est peu de contrées boisées
où ou ne le trouve abondamment, en automne.
Il serait facile d ’en faire des extraits, des sirops, des
teintures alcooliques ou éthérées, etc.
Son suc, de même que celui de plusieurs autres Amanites
, appliqué sur la peau dénudée , produisant par absorption
le narcotisme , ou pourrait , sous cette forme ,
l ’employer à faible dose, comme on emploie la morphine
et autres préparations opiacées.
Tout récemment le D 'C u r tis a proposé l ’emploi thérapeutique
des champignons vénéneux contre le choléra, la maladie
de Brigbtet les fièvres intermittentes. C ’est la teinture
d ’Agaric bulbeux dont il a fait usage contre ces maladies :
malheureusement ses observations sont trop peu nombreuses
pour être concluantes; toutefois il sera bon de les répéter.
L ’Agaric poivré, Agaricus acris, Bull. {Lactarius pipera,
tus, Fr.), a été d ’usage en médecine. Son suc laiteux, pris
avec le sirop d ’althæa, passait pour provoquer l ’excrétion
de l ’urine et briser les calculs.