
LES CHAMPIGNONS.
lion de sublimé corrosif, de sulfate de cuivre, ou de toute
autre substance capable de détruire le mycélium sans faire
du tort à l ’arbre.
On prévient l ’apparition de la maladie sur le sujet que
l ’on veut planter en ne laissant dans le sol aucune des
racines envahies par le mal, et même en brûlant ces
racines ou en les emportant au loin afin q u ’elles ne puissent
étendre ce mal à d ’autres plantes.
Des champs de fraisiers ont été détruits par des m y c é lium.
Les Rhizoctonia, champignons souterrains, mal déterminés
scientifiquement, nuisent aussi à beaucoup de
plantes Le lihizoctunia crocorum, De c., connu sous le nom
de Mort du safran, attaque les bulbes de cette plante et
les fait périr, si l ’on n ’arrête ses ravages en creusant un
fossé d ’environ trente centimètres de profondeur tout
autour des endroits qui sout infectés de la contagion.
Le Rhizoctonia medicaginis, Dec., nuit également à
la luzerne, q u ’il finit par faire périr. Enfin, une autre
espèce de Rhizoctonia tue, en Angleterre, les racines de
l ’asperge.
r.e Merulius lacrymans, Schum., attaque les bois de
construction et les rend bientôt impropres à tout usage ;
car, bien qtie ce champignon entretienne là où il végète une
humidité presque constante, il n ’en est pas moins vrai
qu ’il finit par convertir le bois en une masse poudreuse,
sèche et friable. Ou arrête ses ravages en'arrosant le bois
avec une solution de sulfate de cuivre ou en l ’imprégnant,
au moyen de lotions plusieurs fois répétées, de
goudron provenant des usines à gaz.
On sait avec quelle facilité les moisissures, — Mucorés
et Mucédinés, — se propagent sur les fruits, les confitures,
le pain, la viande, les provisions de toutes sortes, végé-
DO.MMAGES QU'ILS CAUSENT.
taies ou animales. On peut dire qu'il n ’est pas un seul de
nos mets que les moisissures respectent, et cela se conçoit.
Les spores de ces plantes flottant sans cesse dans l ’air,
sont transportées partout, pou r ainsi d ir e ; il n’est donc
pas étonnant q u ’elles s’établissent et se multiplient sur
toutes les substances fermentescibles. Qui ne .sait d ’ailleurs
avec quelle rapidité les moisissures germent et se
développent.
On garantit les fruits, les viandes de l ’atteinte des moisissures
en les plaçant dans des endrôits secs et aérés, ou
secs et bien fermés. On en garantit les confitures en les
couvrant d ’un feuille de parchemin que l ’on a trempée
dans de l ’eau-de-vie ou tout autre liquide spiritueux.
Le vin exposé à l ’air se recouvre d ’une végétation parasitaire,
très-simple, connue vulgairement sous le nom de
fleurs, et que les botanistes appellent Mycoderma vini.
Cette végétation que l ’air apporte dans le vin donne à ce
liquide un goût amer dont on ne le débarrasse qu’en
détruisant la vitalité des germes, en chauffant le liquide
à une température de soixante à soixante-quinze degrés.
Le Mycoderma ac e ti, autre végétation du même genre,
mais ayant la forme d ’une gelée, connue sous le nom de
Mère du vinaigre, transforme le vin en vinaigre.
Mais ce ne sont pas seulement les végétaux qui ont à
souffrir de l ’injure des champignons parasites; plusieurs
de ces p lan te s ,'d ’un ordre tout à fait inférieur aussi, vont
jusqu’à s’attaquer à des insectes vivants.
La Muscardine, maladie contagieuse qui attaque les vers
à soie et les tue, est produite par une plante c ryp to gamique,
le Rotrytis hassiana, Bals. {Stachylidium bassia-
num. Mont.), dont le mycélium traverse complètement les
tissus de l ’animal.