
L E S C H A M P I G N O N S .
SUC laiteux, est facilement enlevé par l ’ébullitioii, p a r la
macération dans les acides faibles, l’alcool, la potasse et les
alcalis en solutions.
Quelques diampiguons, tels que l ’Agaric styptique, Ag.
(l’anus) sLypticus, l-’ r ., l ’Ag. amer, Ag. fascicularis, Huds.,
VAg. d xod e s , l'Y ., le Bolet chicotin, B. felleiis,\\\A\., etc.,
coiitieiineiit uu principe amer dont les propriétés ne sont
pas hien connues, co principe n ’ayant pas été jusqu ’alors
suffisamment étudié. Dans d ’autres espèces, c ’est le p rin cipe
acide qui domine. Nous avons vu que les acides ma-
liqiie, citrique et fumarique existent dans plusieurs champignons
; l ’acide oxalique s’y trouve aussi quelquefois.
Quelques champignons changent assez promptement
de couleur lorsqu’on vient à les briser ; tel est le cas de
divers Lactaires et de plusieurs Bolets.
La chair et les feuillets de l ’Agaric volemus, Ag. (Lactarius)
volemus, F r ., prennent une couleur terreuse, si on
les endommage ; la chair et les feuillets de l ’Ag. délicieux,
Ag. (Lactarius) deliciosus, Lin., deviennent verdâtres. La
chair et les tubes du Bolet rubéolairc, B. luridus, S ch æ ff.,'
des B. radicans et cyanescens, B u ll., passent rapidement
au bleu ; la chair du B. Satanas, Lenz, rougit ou devient
violette lorsqu’on la brise ; celle du Bolet scabre, F r ., devient
d ’un vineux clair.. Le B. luridus, laissé à l ’air libre,
redevient jaune après un certain temps et quelquefois rougeâtre.
Ou ne sait pas encore quelle est la cause de ce ph én omène.
D ’après les épreuves de Saladin, il n ’est dû ni à l ’action
de l ’air, ni à celle de la lumière, puisqu’il se produit aussi
bien lo rsq u ’on brise le champignon dans l ’eau ou dans
l ’huile, dans le gaz hydrogène, dans l ’acide carbonique,
q u ’à l ’air libre.
L E U R C O M P O S I T I O N C I i n i I O U E .
L ’ozone joue, à ce que l ’on suppose, un rôle dans ce
chanscment O de coloration.
Selon M. Phipson, la matière colorante qui existe dans
les Bolets, el qui change lo rsqu ’on vient à les entamer, s ’y
trouve à l'état incolore, soluble dans l ’alcool et difficilement
miscible à l’eau ; elle se résinifie à l’air. Elle possède
les propriélés de l ’aniline et donne lien, avec les agents
oxydants, aux mêmes colorations que l ’aniline et ses autres
combinaisons salines (i).
Plusieurs espèces de champignons sont phosphorescentes,
c ’est-à-dire q u ’elles sont lumineuses dans l ’obscu rité.
L ’Agaric de l ’olivier, A g . olearius, D e c., qui vient, en
France, au pied des oliviers, du charme et du peuplier
blanc, jouit de cette propriété : la nuit il donne une lueur
assez vive pour permettre de lire des livres imprimés en
petits caractères. Ce sout ses feuillets surtout qui projettent
de la lumière.
Sous les tr opiques, le phénomène de la phosphorescence
est particulier à beaucoup de champignons. En Australie,
à .Amboyne, au Brésil, il s’en trouve dont la lu eu r surpasse
en éclat celle de l ’Agaric de l ’olivier. Gardner (AL) a vu au
Brésil, dans le voisinage de 'Villa da Natividade, nn bel
Agaric dont la lumière phosphorescente, de couleur vert
pâle, permettait de lire dans une chambre non éclairée.
Des enfants jouaient avec co champignon. Cet Agaric,
qui n ’a guère que trois à quatre centimètres de diamètre,
vient sur les feuilles en décomposition d’une sorte de
palmier, ce qui l ’a fait appeler par les habitants du pays
Fleur de coco.
Vf Agaricus noctilucens, Lév ., qui vient à Alanille, est
également phosphorescent.
(I) Comptes ren d u s , 1860, 2' semeslre, t. L, p. 107.