
LES CHAMPIGNONS.
follicules pileux du cuir chevelu et même de ceux de la
face.
Le Trichophyton tonsurans, Habrust, produirait la teigne
tondante.
Le Microsporon Audouini, G rub ., serait la cause de la
teigne décalvante ou pellade, maladie qui n ’est accompagnée
d ’aucune altération du derme, le cryptogame bornant
aux cheveux son action destructive.
Le Microsporon menlagrophjtes. G ru b ., donnerait naissance
à la maladie appelée mentagre ; si toutefois il est
autre chose q u ’un Trichophyton tonsurant. ]
Le Microsporon furfur, Sluyt., déterminerait sur l ’homme
les taches hépatiques, des éphélides lenticulaires, des p ityriasis,
etc.
Deux espèces nouvelles de végétaux parasites, Aspergillus
flavus, Wred., et A . nigricans, W red ., observées par
M. Wreden, se développeraient, selon lui, dans la membrane
du tympan et seraient la cause d ’une maladie par-
ticidière de l ’oreille, très-opiniâtre, et q u ’il combat par
l ’hypochlorite de chaux et l ’arséniate de potasse ( i) .
Des Algues même auraient été trouvées dans l ’intérieur
du corps de l ’homme et vivant au milieu des matières sécrétées,
entre autres des Leptomitus, des Leptothrix, des
Merismopodia, etc.
,Ie crois que les spécialistes ont été trop loin en attribuant
tant de maladies différentes à des productions végétales.
Et d ’abord, ces plantes cryptogamiques sont-elles véritablement
la cause des maladies q u ’on les accuse de produire,
ou bien ne se montrent-elles dans ces maladies que
comme complication, et seulement parce que des spores.
(I) Congrès médical de 1867.
I- .»fl
è iir]
LEUR EFFET SUR L ’ÉCONO.MIE ANIMALE. 201
flottant dans l ’espace, se trouvant transportées sur un organe
malade, s’y sont développées, le nouvel habitat, bien
qu’insolite, n ’étant pas tout à fait contraire à la germination
de la plante?
Je me demande aussi si ces productions végétales, regardées
par les médecins qui les ont observées comme
constituant des espèces nouvelles, tout à fait distinctes et
même appartenant à des genres q u ’il leur a fallu créer, ne
sont pas de simples modifications, ou plutôt des altérations
d ’espèces de Mucédinéesbien connues; modifications
ou altérations provoquées par la nature môme de l ’habitat
sur lequel les spores de ces plantes se seraient développées.
D ’autres maladies que des affections du cuir chevelu,
du derme ou des membranes muqueuses, ont été attribuées
à des plantes cryptogamiques.
La carie périphérique des dents, par exemple, nom auquel
Klenke substitue celui de carie végétative, serait occasionnée,
selon Nedden, par une productio'ii parasitaire
cryptogamique dont il décrit les effets (i).
La syphilis, d ’après Custano, ancien médecin-major de
l ’armée d ’Orient, est le résultat de l ’introduction dans l ’économie
d ’un végétal fongiforme parasite, qui, en se développant,
appelle autour de lu i des fluides anomaux, au
milieu desquels il se développe, en même temps q u ’il refoule
les tissus sains, dont il prend la place. Les caustiques
et les antisyphilitiques métalliques, si fréquemment mis
en usage dans cette maladie, n ’agiraient, selon lu i, q u ’en
taisant périr les spores, ou en les rendant impropres à la
germination (2).
(1) Gaze tte hebdom., t. IV, p. 812.
(2) Comptes rendus, 28 février I85o, vol. XL, p. 478.