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LES CHAMPIGNONS.
fois leur emploi devrait être réglé par la médecine, car
l ’Agaric amer tue un chien à la dose de soixante grammes.
Ou pourrait aussi utiliser, comme médicament, l ’Agaric
styptique, A g. (Panus) stypticus, F r ., qui, comme ou le
sait, purge violemment les animaux auxquels ou le donne,
mais ne les tue pas.
Sertorius est le premier qui ait prescrit le lïolet odorant,
Búlelas sa lic in u s, Bull. {Trámeles suaveolens, Fr.), contre
la phthisie pulmonaire. 11 le donnait en poudre à la dose
d ’uu gramme trente centigrammes, deux ou trois fois par
jour.
I.es professeurs Schmidel etWendst rapportent des exemples
de guérison de cette fatale maladie, obtenue par l ’emploi
d ’uue cuillei’ée à café d’électuaire de ce champignon
donnée dans du miel, trois fois par jour.
Le Bolet du Mélèze, Poiyporus o fficinalis, F r ., était vanté,
il y a peu de temps encore, contre les sueurs colliquatives
des phthisiques. C ’est eu poudre et en extrait q u ’on l ’administrait.
Son usage exige de la prudence, à cause de ses
effets drastiques.
Ce Bolet contient, d’après les analyses de Braconnot et
de Bouillon-Lagrange, une grande quantité de résine âcre,
à laquelle il doit sans doute ses propriétés purgatives.
Tromsdorff regardait ce purgatif comme préférable à la
résine de jalap. Les jiaysans suisses s ’en servent pour pu r ger
les vaches.
Haller rapporte que les habitants du Piémont prennent
un petit morceau de ce champignon, avec addition d ’un
peu de poivre, quand ils ont avalé quelques-unes de ces
petites sangsues dont les eaux de leur pays abondent. Les
habitants de Balen l’emploient réduit en poudre, dit Bo-
m a re , pour guérir les p u s tu le s , les furoncles de leur
bétail.
LEUI! EMPLOI EN MÉDECINE.
Fouquier avait préconisé le Bolet du Mélèze contre les
sueurs nocturnes des phthisiques. Ce champignon est un
purgatif violent qui autrefois était très-employé, mais dont
aujourd’hui l ’usage est très-restreint : il doit, à ce q u ’il
paraît, sa propriété cathartique à un principe résineux.
Un autre Bolet, Poiyporus serpenlcirius, Pers. {P. anrio-
sus, F r.), qui peut-être ne vient pas en France, est employé
par les paysans de la Suède contre la morsure des serpents.
Ils exposent à la fumée du champignon le membre qui a
été blessé; la guérison, au rapport de Fries, ue se fait pas
attendre. Fries dit aussi avoir vu arrêter, dans un court
espace de temps, par l ’application de ce même Polypore,
le sang qui coulait de la bouche d ’un chevreau qui avait
été blessé.
Ce que l ’on appelle amadou et Agaric des chirurgiens se
retire, comme nous l ’avons vu , du Poiyporus fomentarius,
Fr., et de plusieurs autres Polypores.
L ’amadou est usité surtout dans le pansement des plaies
pour arrêter les hémorragies des petits vaisseaux, à cause
de sa propriété absorbante. On l ’emploie aussi, comme la
flanelle, et mieux que la flanelle, pour conserver le calorique
sur les parties du corps qui ont besoin d ’une chaleur
permanente. Nous avons dit plus haut que l ’on en fait des
vêtements.
En Angleterre, les médecins font usage de plaques d ’amadou
pour prévenir les ulcérations qui surviennent si fréquemment
aux parties déclives du corps , le sa c rum , le
trochanter, chez les personnes q u ’une longue maladie condamne
à l ’immobilité pendant des semaines entières : telles
que les fractures, les luxations. Ils l ’emploient de même
pour exercer une pression légère sur les veines variqueuses
et réprimer leur dilatation.
L’odeur de l ’amadou b rû lé , préparé avec l ’azotate de
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