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LES CHAMPIGNONS,
bains, dos fomentations émolliontes sur le ventre, des la vements
adoucissants, et tenir le malade à une diète
sévère.
Si le malade se refroidit, il faut rappeler la chaleur,
activer, autant que possible, la circulation par l ’usage des
boissons chaudes, le thé, le café, l ’infusion de menthe, de
méhsse, etc.; les frictions légères; les sinapismes.
Dans la longue convalescence qui suit généralement
l ’empoisonnement par les champignons, on donnera au
malade des aliments de facile digestion, des crèmes de riz
on d orge , des fécules , de la bouillie, des panades, des
laits de p o u le , des légumes, des fruits cuits, des viandes
légères, un peu de vin rouge ou plutôt dé la bière, et dans
l ’intervalle des repas de l ’eau sucrée. Si les forces tardaient
trop à revenir, on lui ferait prendre des amers, des
toniques, des préparations de quinquina, de fer, e tc ., et
des aliments succulents.
Lorsque l ’empoisonnement est occasionné par le mélange
de champignons cà principe narcotique et de champignons
à principe âcre, on conçoit que le traitement doit
être mixte. Le plus rationnel sera toujours de faire vomir,
SI l ’on suppose que le champignon séjourne encore dans
1 estomac, après quoi on s ’attachera à combattre les symptômes
prédominants ( i) .
Une indigestion causée par l ’usage de champignons reconnus
pour comestibles ne présente pas généralement
de gravité. On y remédie en provoquant le vomissement
avec de l ’eau tiède, après quoi on faitprendre au m alade du
thé, du café léger, ou une eau légèrement alcoolisée. Pres-
(1) Je renvoie, pour le tra item en t des maladies cutanées ; d artres
te ig n e s, e tc ., attribué es à des végétaux parasites : a c h o rio n , trich o -
phyton, etc., aux ouvrages spécialement consacrés aux maladies de la
peau.
If
MOYENS DE REMEDIER AUX ACCIDENTS. 21B
que toujours le malade se remet promptement de son indisposition.
Du traitement de l’empoisonnement par les champignons
chez les anciens.
l.e traitement auquel chez les anciens étaient soumises
les personnes qui avaient mangé des champignons malfaisants
paraît aujourd’hui quelque peu empirique ; aussi
est-il généralement abandonné. Peut-être serait-il convenable
cependant de reprendre, ne fùt-ce q u ’à titre d ’essai,
l ’emploi des remèdes usités par eux, car, selon toute vraisemblance,
c ’était l ’expérience qui leur avait appris à faire
choix de telle substance plutôt que de telle autre.
Le ra ifo rt, Cochlearia armoracia, Lm., dit Pline, est,
d ’après le témoignage de Nicandre, utile contre les empoisonnements
par les champignons (i).
Si l ’on a fait usage, dit Celse, de champignons malfaisants
comme nourriture , il faut manger du raifort [radi-
cula), assaisonné d ’oxycrat ou de sel et de vinaigre.
Galien dit, à son tour, que l ’on donnait, en quantité, des
radis [raphani) crus aux personnes qui étaient malades
pour avoir mangé des champignons. On leur faisait prendre
aussi du vin pu r, de la lessive de cendres de sarment,
du nitre dissous dans du vinaigre, de la lie de vin brûlée,
délayée dans de l ’eau et donnée en boisson, ou de l ’absinthe
avec du vinaigre, ou bien encore de la ru e , Ruta gra-
veolens, Lin., en poudre, délayée dans du vinaigre. La rue,
ajoute-t-il, mangée seule fait du bien aussi (3).
(1) Pline, XX, 13.
(2) Celse, 1. V, sect. 27-17.
(3) Galien, t. XIV, c. 7, p. 140.