
nomalis, F r.j, près (lu cap de Bonne-Espérance, sont, dit
Badiiam, employés par les habitants de ces pays en applications
extérieures contre les plaies cancéreuses.
Les Chinois saupoudrent ces ulcères de la cendre du
Phallus Mokusin ju sq u ’à ce que toute la malignité du mal
ait disparu. Ils le mangent quelquefois, mais non sans danger,
car c ’est uu véritable poison ( i) . Ce champignon et le
Lycoperdon carcinomale produiraient donc un effet tout
contraire à celui que les habitants des J.andes attribuent
au Clathre grillagé.
Le Satyre fétide est encore dans quelques pays uu remède
populaire contre la goutte ; aussi, en Allemagne, on l ’appelle
Champignon de la goutte. En Hollande, au rapport
de Grevdle, ou l ’emploie en cataplasmes contre les douleurs
rhumatismales.
Les Pachyma, champignons souterrains qui viennent
dans les contrées les plus chaudes du globe, sout usités eu
médecine.
Le Pachyma Tuber regium, Rhumph., qui vient à Am-
home, dans les des Moluquos, est vanté contre la diarrhée,
les maux de gorge, les fièvres, etc. Le P . Hoelen, Fi'., que
l ’on trouve en Chine, est un médicament précieux dont on
fait usage, à la manière du tlié, pour rétablir les forces. On
l ’emploie contre la phthisie. Le Pachyma Cocos, Schweiu.,
plante de la Caroline, est de même employé par les indigènes
dans le (raitement des maladies. On ne nous dit
pas quelles sout les maladies contre lesquelles on en fait
usage (2)
Ou sait quel usage fréquent, on pourrait même dire quel
abus, les accoucheurs et les sages-femmes font aujourd’hui
(1) Fries, S y s tem a mycoL, II, p. 280.
(2) Fries, S y s tem a m yc., H, p, 242,
LEUR EMPLOI EN MÉDECINE.
du seigle ergoté pour ranimer les contraclions de l ’utérus
dans les cas d ’iuertie de cet organe, accélérer l ’accouchement,
favoriser la délivrance, arrêter les pertes atoniques
qui surviennent quelquefois après le travail de l ’enfante-
meut. On administre cette substance, réduite en poudre,
à la dose de cinquante centigrammes à deux grammes; et
eu infusion à celle de quatre grammes pour cinq cents
grammes d ’eau. Qui aurait pensé, il y a un demi-siècle à
peine, que l ’ergot du seigle, poison lent lorsqu’il est mêlé
au pain, prendrait place dans la matière médicale et deviendrait
d ’un usage gén éral, comme médicament? Ajoutons
que si cette substance a rendu des services, son abus a
occasionné plus d ’une fois la mort des enfants, et n ’a pas
été sans nuire h la mère.
Wiggers, à qui l ’on doit l ’analyse la plus complète du
seigle ergoté, y a trouvé un principe particulier, doué de
propriétés narcotiques, q u ’il appelle ergotine, et que l ’on
administre à peu près dans les mêmes circonstances que
l ’ergot, mais à de moins fortes doses.
Nous avons vu que les champignons renferment une
lorte proportion de matières extractives azotées, solubles
dans l ’eau. Ces plantes ne contenant pas d ’amidon, ou du
moins n ’en contenant q u ’une quantité à peu près inappréciable,
et ne renfermant du sucre q u ’à l ’état de mannite,
et cela dans une très-faible proportion, pourraient, de préférence,
être données comme nourriture aux personnes
affectées de diabète sucré; s ’il est vrai, ce qui est mis eu
doute aujourd’hui, q u ’il faille dans cette fâcheuse maladie
s abstenir surtout d ’aliments féculents, dans la crainte de
transformer la fécule en sucre.