
peu d ’a lcool aitaibli. .Te la pris sans en rieu éprouver non
plus.
On n ’avait, jusque dans ces derniers temps, reconnu à
la (.arie du blé que le grave inconvénient de donner à la
tariue et au jiain nue couleur grisâtre et un goût désagréable.
Il faudrait lui eu reconnaitre un beaucoup plus fâcheux
si, comme le pense le docteur Costallot, la pellagre, maladie
signalée d ’abord dans le midi de la France, mais qui, depuis
quelques années, se serait montrée daus le nord, notamment
à Reims, où elle a été constatée par le docteur
Laiidouzy, est le résultat d ’un empoisonnement occasionné
par l’usage du paiu préparé avec du blé affecté de carie ;
de même que daus les provinces du sud-ouest de la France
cette maladie aurait pour cause, ainsi que le préteudeut
Balardini, médecin italien, le docteur Costallot, et d ’autres
médecins, l ’usage du mais, altéré par la moisissure appelée
Ecrdel, Verderanie {Sporisoriurn maydis), h \n k ., qui se
produit sur le maïs avant sa maturité et après q u ’il est
desséché.
S ’il est douteux que dans le nord la pellagre soit véri-
tablemeut produite par l ’usage du blé affecté de carie, il
no 1 est pas moins que daus le midi elle ait pour unique
cause 1 usage du maïs affecté de Verdet, puisque, en Espagne,
la pellagre a été observée dans des contrées où Fou
ue fait pas usage du maïs. On peut admettre cependant
que la t.ario du blé et le Verdet du maïs, innocents lorsqu
on ue fait pas un usage habituel d ’aliments qui eu contiennent,
ne le sont plus lorsque cet usage est longtemps
prolongé, et, daus ce cas, s’ ils ne sont la cause unique de
la maladie, ils contribuent du moins à sa production.
Dans le midi d e là France, le Slemonitis ovata, Pers.,
moisissure noirâtre, et VUslilago hypodytes, Trél., viennent
sur les roseaux après q u ’ils ont été coupés : le maniement
de ces roseaux fait venir des boutons au visage des
ouvriers qui les travaillent, et leur occasionne la maladie
particulière appelée par eux maladie des roseaux (\). Dans
la province d ’A lg e r, oii cependant les roseaux (Arundo
donax et Maurilanica) sont cultivés en grand et journellement
employés à la fabrication de clôtures, de paniers, de
corbeilles, etc., on n ’a pas remarqué q u ’ils donnent la
maladie des roseaux.
L’ürédo du maïs, Dec., Ustilago maydis, ï u l . , ne serait
pas malfaisant, au rapport de Imhoff. H en a pris
quatorze jours de suite une drachme, délayée dans de
l ’eau, sans en éprouver le moindre inconvéïiieut. 11 en a
appliqué une certaine quantité à la surface d ’une plaie,
sans changer aucunement la condition de la plaie, sans
augmenter ni diminuer la souffrance (2). D ’après le témoignage
du docteur Dugès, qui exerce la médecine au Mexique,
cette substance y serait d ’un usage alimentaire ; elle y
porte le nom de Cuervo, à cause de sa couleur noire.
La Rouille, Uredo Rubigo vera, Dec., Trichohasis Rubigo
vera, L é v ., serait moins innocente que l ’ürédo du
maïs, s ’il faut en croire certains auteurs. Treize agneaux
sur cent seraient morts, dit l ’un de ces auteurs, pour avoir
mangé des herbes qui en étaient infestées.
Il est certain, dit Tessier, que, dans les années où il y a
beaucoup de blé rouillé, il a régné une grande mortalité
sur les chevaux, soit q u ’on doive en attribuer la cause aux
feuilles, soit q u ’elle dépende d’autres circonstances (3).
M. Magne, professeur à l ’École d ’Alfort, cependant ne
regarde pas la Rouille comme aussi malfaisante q u ’on le
suppose : il a nourri, pendant trois mois, un lot de mou-
(t) E. Maurin, Moniteur des h ô p ita u x , 26 mars 18»9.
(2) G a rd n ., Chron., déc. d8S9, p. 973.
(3) Tessier, M a la d . des g ra in s , p. 212.