
des Polypores creusés pou r servir de nids artificiels aux
oiseaux.
Bulliard, que j ’ai occasion de citer souvent, dit, en parlant
de la Vesse-loup étoilée. Geäster hjgrometricus, Pers.,
qu ’elle mérite toute l ’attention du naturaliste, en ce qu’elle
lui offre un hygromètre aussi sûr q u ’invariable, par la
faculté q u ’elle a de refermer les divisions de son volva dès
q u ’il fait sec, et de les étendre sitôt q u ’il vient à pleuvoir
oii que l’atmosphère se trouve chargée d ’humidité.
Le Bolet squameux, Poiyporus squamosus, Fr., se r t,
eu Angleterre, à fabriquer d ’excellents cuirs à rasoir et que
l ’on dit supérieurs à tous les autres. Pour cela, on choisit,
en automne, des individus de grande taille, exempts de
toute attaque de vers ; ou les sèche avec soin, afin de prévenir
l ’action de la moisissure; après quoi, on les coupe en
tranches longitudinales auxquelles on donne une forme
convenable : chaque tranche, polie avec la pierre ponce,
est ensuite collée sur un bois d ’une forme appropriée à
l ’usage que l ’on eu veut faire f i ) . Le bolet du Bouleau,
Poiyporus beluJinus, Fr., peut être employé au même
usage.
Les Suédois se servent du Bolet subéreux. Bull., Poiyporus
nidulans, F r ., pour faire des bouchons (2).
On peut faire, avec diverses espèces de Polypores à fibres
ligneuses, des estompes, qui sont préférables peut-être à
celles que l ’on fait avec le liège.
Le Bolet amadouvier, Poiyporus fomenlarius, F r ., et le
Bolet faux amadouvier, Poiyporus igniarius, F r ., sont
employés, en Bohême, comme vases à fleurs dans les appartements.
On place ces champignons contre le mur ou tout
(1 ) G a rd n ., Chron.
(2) Id., nov. 1860, p . 975.
autre point d’appui, mais renversés, c ’est à-dire le côté de
la fructification en dessus, et la partie qui adhérait à l ’arbre
au point d’appui. Dans ces champignons, préalablement
creusés, on place des plantes à rameaux retombants, géranium,
cactus, etc. On les fait servir également comme
étagères.
On retire un principe colorant de beaucoup de champignons.
Les teinturiers emploient pour teindre en noir
brun le Poiyporus igniarius, q u ’ils nomment Agaric de
chêne. Les gantiers font un usage fréquent du Bolet hispide.
B u ll., Poiyporus hispidus, Fr. , pour teindre les peaux
en couleur marron fauve. Pour cela, ils font bouillir le
champignon dans de l ’eau; ils plongent dans cette eau
les peaux q u ’ils foulent aux pieds , afin q u ’elles s’imprégnent
mieux de la matière colorante. Celle-ci est assez
abondante pour que les menuisiers, les ébénistes, puissent
la faire servir à teindre le bois. Mis en p ou dre, ce
même champignon sert à teindre la s o ie , la laine et le
coton.
Les étoffes plongées dans la décoction alunée du Bolet
du mûrier blanc, Hexagona mori, Poil., dit Duchesne,
prennent les diverses couleurs, jaune verdâtre, jaune-chamois,
jonquille, etc ., suivant le temps de la macération des
tissus, la proportion du Bolet, la température du bain, etc.
Les couleurs que donne ce Bolet sont toutes très-solides.
C ’est surtout dans l ’Italie supérieure que l’on fait servir ce
champignon à la teinture.
Le Bolet sulfurin, Poiyporus sulfúreas, Bull., sert aux
teinturiers àYeIndre en jaune.
Les Arabes du cercle de Lagbouat emploient, pour
teindre en jaune, un Polypore d ’une assez grande dimension,
à pores excessivement petits, qui vient sur le pistachier
térébinthe. Les indigènes appellent ce champignon