
LES CIIA.MPIGNONS.
DO.MMAGES QU’ILS CAUSENT.
Le iMucor melitlophthonis, Rabenh. se développe sur
l ’abeille et la tue également.
Le Cordiceps rnililaris, Link. {Sphæria milùnris, Elirh.),
et le Cordiceps entomorrhiza, Er., vivent sur les insectes à
l ’état de chrysalides et peut-être même les attaquent-elles
lorsqu’elles sont encore à l ’état de chenille.
Une autre espèce de Cordiceps se développe, en Amérique
, sur une guêpe à l ’état parfait, qui, bientôt appesantie
par le poids de la plante parasite, tombe et meurt.
Il y a plus, certaines plantes cryptogamiques iraient ju s q
u ’à établir leur domicile sur l ’iiomme, s ’il est vrai, comme
l ’ont avancé dans ces derniers temps des médecins distingués
qui se sont occupés plus particulièrement des affections
cutanées, q u ’une foule de maladies du derme, du cuir chevelu
et même des membranes muqueuses, dartres, teignes,
muguet, etc ., soient produites par des végétaux c ryp togamiques,
— Achonon, Tnchop/iyton, Dlicrosporon, O ïdium,
— difficiles à voir à la vue simple, mais caractérisés
par l ’existence de filaments mycodermiques et de spores
visibles au microscope.
Mais si les cbampignous portent préjudice à beaucoup
de végétaux et même d ’animaux, ils ont à leur tour
de nombreux ennemis. Sans parler de l ’homme qui les
recherche p ou r sa nourriture ou qui, par aversion, les
foule aux pieds, nous avons vu q u ’ils sont recherchés par
les vaches, les cerfs, les chèvres, les porcs, etc ., et q u ’ils
sont dévorés par les limaces et une foule d ’insectes. Ce sont
ces derniers surtout qui, soit à l ’état de larve“, soit à l ’état
parfait, leur font une guerre constante.
La quantité d ’espèces d ’insectes qui attaquent les champignons,
à tous les âges de la plante, est vraiment prodigieuse.
La plupart des Agarics et des Bolets charnus sont
à peine sortis de terre que déjà ils sont la proie de larves
de toutes sortes, et que bientôt ils tombent sur le sol entiè rement
décomposés. Les espèces les pins malfaisantes pour
l ’homme, telles que l ’Agaric bulbeux, la fausse Oronge ;
les espèces les plus âcres, telles que l ’Agaric poivré, Bull.,
ne sont pas à l ’abri de leurs attaques ; les Polypores à consistance
ligneuse ne le sont pas davantage ; il n ’est pas
ju sq u ’aux truffes, ces champignons souterrains, qui ne
trouvent aussi des ennemis dans les insectes. Peut-être les
champignons doivent-ils à leur nature animalisée d’être
recherchés par tant d ’êtres différents.
Les insectes qui à l ’état de larve ou à l ’état parfait
vivent aux dépens de ces plantes appartiennent à des tribus,
à des familles, à des genres très-différents.
Une quantité prodigieuse de coléoptères trouvent en
eux leur vie et leur habitat. La tribu des sylphiens, celle
des hélopiens, des cantharidiens, des diapériens, des pimé-
liens, des sténélytres, des xylophages, e tc ., en comptent
une multitude ; mais ce sont les staphyliniens surtout que
l ’on y rencontre en plus grand nombre.
l.a tribu des diptères compte une multitude de muscides
et de tipuliens qui se nourrissent de champignons. Quelques
larves de lépidoptères de la famille de tinéides vivent
de même à leurs dépens. Enfin, on rencontre fréquemment
dans les champignons des acarus, des cloportes, des scolopendres,
soit que ces animaux sc nourrissent de la plante
elle-même, soit q u ’ils aillent chercher leur proie parmi les
hôtes qu’elle recèle.
Morts et desséchés, les champignons ne sont pas même
épargnés par les insectes : ceux-ci les attaquent et finissent
par les détruire entièrement : ils les attaquent jusque dans
les herbiers, ce qui rend si difficile au botaniste la conservation
de ces plantes.
Quelques espèces de champignons cependant sont géné