
Dædalea, au rapport de Cesalpin, est employé par les baigneurs
comme brosse à décrasser la tète. Quelques per-
•sonnes s’eu servent aussi comme d’une élriile pour les
chevaux.
Le Poiyporus igniarius, Fr., est fréquemment employé
dans les campagnes pour transporter le feu.
L ’amadou sert aux artificiers à faire les boulets ou mèches
d ’A llemagne qui brûlent sans répandre ni fumée, ni
mauvaise odeur.
Les habitants de la f’ ranconie, au rapport de Gleditsch,
ont trouvé le moyen de préparer cette substance comme
nne peau de chamois, et d ’eu faire une sorte d ’étoffe qui
leur sert à confectionner des vêtements très-chauds et très-
doux.
Lenz a fait un excellent amadou en trempant du Raco-
dium celtare, Pers., dans de l ’eau contenant du salpêtre
en dissolution.
Nul doute q u ’on ne puisse retirer l ’amadou d ’un très-
grand nombre de champignons. Palisot de Beauvois conseille
d’en faire avec le Bolet ob lique, Bull. Poiyporus
lucidus, F r.; Bulliard et Ventenat conseillent d ’en faire avec
la Vesse-loup des bouviers, Lycoperdon Bovista, Liu., la
Vesse-loup ciselée, L. cæluUnu, Bull., et toutes les grandes
espèces du genre Lycoperdon. Bulliard indique même la
manière de procéder à la préparation de la Vesse-loup des
Bouviers.
« Pour c e la , dit-il : i° On froissera entre les doigts
cette substance filandreuse jusqu ’à ce qu’il n ’en sorte plus
dép ous sié ré . 2° On la coupera par tranches de deux lignes
d ’épaisseur ou environ, 3° On passera un fil à travers plusieurs
de ces tranches, comme pour en faire uu chapelet.
4° On aura de l ’eau dans laquelle ou aura fait dissoudre
quelques grains de poudre à tirer, ou mieux de salpêtre;
LEUR EMPLOI.
on y mettra un peu de farin e , et l’on fera tremper dans
cette eau, pendant une heure 011 d eu x , ces tranches ainsi
enliassées ; on les fera sécher ensuite, et l ’on pourra s’en
servir de la même manière que de l ’amadou préparé avec
\cV,o\cXoas,'c\k[^Polyporus fomentarius'). Si l ’on s’aperçoit
que cet amadou se consume trop vite, on le trempera une
seconde fois dans la même eau, à laquelle on ajoutera une
plus grande quantité de farine ; si, au contraire, il ne conserve
pas l ’étincelle, on fera dissoudre dans cette eau un
peu plus de poudre. »
Les habitants des îles Fidji se fout avec un champignon,
— espèce de Rhizomorpha, — des ceinturons, q u ’ils garnissent
de franges et q u ’ils ornent à profusion de grains de
collier. Ces ceinturons frangés, qui souvent constituent le
seul vêtement des naturels, sont fort recherchés. Ils sont
plus particulièrement en estime chez les pêcheurs de
la cô te , parce q u ’ils supportent bien l ’immersion dans
l ’eau, surtout quand on les a graissés avec .de l ’huile de
coco ( i) .
,1e ne serais pas surpris que l ’on fît servir à un usage
semblable le Poiyporus fomentarius, espèce européenne.
Angos raconte que, dans les bois de la Nouvelle-Zélande,
il pousse, sur les arbres, une espèce de Polypore assez
grande et assez résistante pour que l ’on en fasse des sièges
commodes (2). Mais ce n ’est pas seulement à la Nouvelle-
Zélande, chez les antipodes, que l ’on utilise ainsi les Po lypores
; Gleditsch dit q u ’il a vu chez des chasseurs de
l ’Ukraine le P . fomenlarius employé en guise de siège.
Nous avons vu figurer à l ’Exposition universelle, dans
le pavillon réservé de la Société protectrice des animaux.
(1) Gardn., Chron.
{■i) Hussey,y. P. Dnjadeus.