
trent que l ’on peut, dans la préparation du bleu de
Plusse, employer les champignons au lieu de sang. Ces
plantes, de même que les matières animales, fournissent
do l ’acide prussique.
Les champiguons contenant une grande quantité d'azote,
comme le démontre l ’analyse, et comme du reste le
prouve la vigueur avec laquelle l ’herbe pousse là où ils
s étaient montrés 1 année précédente, pourraient être
recueillis avec avantage pou r servir d ’engrais. ,J’appelle sur
la jjropriété fertilisante dos champignons l ’attention des
cultivateurs. H y a des années où l ’Agaric contign de Bulliard,
Ag. {P a x illu s ) involutus, Fr., qui vient à peu près
dans tons les terrains, Y Agaricus mdlcus, F L , Dan., qui
Jiousse sur les souches coupées au niveau du sol, les Bo-
Iclus la leu s , et B. granulaiits, Lin., qui vieuneut surtout
sous les pins et les sapins, et tant d ’autres champignons,
se montrent en nombre si prodigieux q u ’un
enfant pourrait facilement en ramasser un hectolitre dans
sa journée. L’homme va chercher le guano bien loin,
tandis q u ’il a peut-être sous la maiu un amendement du
sol qui ue lui coûterait rien, pour ainsi dire, à recueillir.
Les bêtes à corne mangent, comme on le sait, quantité
de champignons; ces plantes, si elles étaient mieux connues,
pourraient aussi être recueillies et apportées dans les étabJes
pour servir a la nourriture de ces animaux ; mais il serait
essentiel de ne leur donner que les espèces dont ou sait
q u ’ils font choix, parfaitement saines, et de plus exemptes
d ’insectes et de larves d ’insectes.
Les champignons, comme on le voit par les citations
précédentes, ont rendu de véritables services aux arts, à
l ’industrie, à l ’économie domestique. 11 est certain que,
lorsqu’ils seront mieux connus, ils eu rendront davantage
encore.
CHAPITRE X.
nO A JM A G E S C A U S É S P A R L E S C H A M P IG N O N S
Les maladies d ’uue foule de plantes qui intéressent
riiomme ont pour cause le parasitisme de végétaux appartenant
à la classe des champignons ; le plus souvent, il est
vrai, d ’un ordre tout à fait inférieur, mais dont les effets
n ’en sont pas moins préjudiciables, — les Urédinés. _
D ’une taille extrêmement ténue, très-simples dans leur
organisation, mais par cela même se multipliant avec une
rare facilité, ces champignons nuisent aux plantes sur
lesquelles ils vivent; soit parce que, se nourrissant de leur
suc, ils les épuisent; soit parce que, bouchant les pores
de la plante, ils empêchent la circulation, l ’absorption et
l ’exhalation de se faire librement.
Ce que nos cultivateurs appellent N id le , Charbon ou
Embrun, maladie qui, sous la forme d ’une poussière noire,
attaque les enveloppes florales, et ensuite les ovaires de
presque toutes les graminées : — le froment, l ’o rge, l’avoine
le millet, — et nuit conséquemmeiit beaucoup aux
récoltes, surtout dans les années pluvieuses, est produite
par YUredo carbo, Dec. {Ustilago scgdum, Ditm.J.
l.a Carie, qui envahit le grain du froment et le transforme,
presque sans le déformer, en nne poussière noire,