
tons avec de la paille de blé fortement rouillé e , et, non-
senlement ils ne sont pas tombés malades, mais même ils
ont pris du poids et de la graisse.
Toutefois M. Fiasse, médecin-vétérinaire à Niort, accuse
les champignons microscopiques des fourrages avariés
d ’être la cause unique de la fièvre typhoïde du cheval, q u ’il
compare à celle de l ’homme (i).
L Ergot du seigle, Scleroliiim Clavus, De c., qui sert de
base au Sphacelia segetum, L é v ., est, on le sait, donné
journellement, à la-dose de quatre grammes, à des femmes
en travail d ’enfantement, pour p rovoquer les contractions
de l ’utérus et accélérer l ’accouchement. Donné ainsi occasionnellement,
il ne détermine pas d ’accidents, tandis que
l’usage prolongé de la farine qui en contient finit par occasionner
l ’ergotisme, maladie grave, qui rend les digestions
difficiles, affaiblit les facultés intellectuelles, produit
un engourdissement in cu rable , entraîne quelquefois la
gangrène des extrémités inférieures, et, dans tous les cas,
amène la dégénérescence non-seulement des individus, mais
de familles entières.
L ’Ergot n ’est pas particulier au seigle : dans les années
pluvieuses, il vient sur beaucoup d ’autres graminées. En
Angleterre, les épis du ray-grass (ivraie vivace), ceux du
dactyle aggloméré, de l ’avoine jaunâtre, en sont quelquefois
tout chargés, en octobre. Lorsqu ’il est abondant dans
les pâturages, les prairies, il produit l ’avortement chez les
vaches qui s’en nourrissent. Il sera donc prudent d ’éloi-
gner des prairies qui en sont infestées les vaches et les
brebis pleines, ju sq u ’à ce que l ’herbe, étant fauchée et
mise en grange, l ’ergot s’en soit détaché.
Il est à peu près certain que des veaux et des agneaux
(t) Académie des sciences, 9 octobre 1848. — Ga z. m éd ., t. IV, p. !
apportent en naissant nne mauvaise constitution, qui a
pour cause l ’usage, daus la nourriture donnée à la mère,
de plantes ergotées.
\f Ustilago maydis possède aussi des propriétés abortives,
qui, dit-on, ont été constatées sur des vaches et des
chiennes ( i) .
Los Érysiphées aussi seraient nuisibles.
Un jeune enfant, dit le docteur Perrachet, après avoir
mangé des groseilles à maquereaux couvertes d ’Érysiphées,
fut pris de coliques, de frissons, de maux de tête, d ’anxiété
et de mouvements convulsifs suivis de prostration.
M. Boudier a observé un cas à peu près analogue sur
la mère et les deux enfants d ’une famille de cultivateurs
qui présentèrent tous les symptômes d ’une véritable cho-
lérine pour avoir mangé des cerises couvertes de la moisissure
verdâtre connue sous le nom de vert-de-gris, le
Cladosporium herharum, Link., des botanistes (2).
J’ai dit précédemment que des médecins distingués, qui
s ’occupent plus particulièrement des affections cutanées,
ayant, dans ces dernières années, reconnu, à l ’aide du
microscope, la présence de filaments mucédinés et de
spores dans diverses maladies du derme, du système p ileux
et des membranes muqueuses, ont considéré ces
productions végétatives comme la cause même de ces maladies.
Pour ces médecins, le m u gu et, maladie qui attaque la
bouche, la langue, le pharynx des enfants en bas âge, serait
produit par VOïdium albicans, Ch. Rob.
VfAchorion Schoenleinii, Remak., serait la cause de la
teigne faveuse, maladie qui attaque l ’orifice dermique des
(1) Répertoire de p h a rm a c ie , XOM 1861.
(2) M. Boudier, des C hamp., 1866.